26 décembre 2007

LA LEVÉE 27 NOVEMBRE 2007

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AUSTRALIE



Les Australiens, appelés aux urnes dimanche, ont mis fin aux 11 années de pouvoir ininterrompues de John Howard et de son Liberal Party.

Conduit par Kevin Rudd, le Parti travailliste a battu la coalition sortante de John Howard.

L'inspiration no. 1 des conservateurs de chez nous... et la ressemblance entre les deux partis est assez flagrante pour qui prend la peine d'aller voir...

Mais personne ne devrait être sous l'illusion que l'Australie vient de vivre un virage à gauche à l'Amérique latine avec ce changement de gouvernement...

Ça fait donc un an que les sondages annoncent la tombée du gouvernement Howard et de sa coalition les Australian Nationals.

C'est une insatisfaction populaire normale après douze ans au pouvoir qui a mené à ce changement politique... mais le facteur principal est fort probablement une proposition législative connue sous le nom de WorkChoices.

Son but était d'améliorer la flexibilité du milieu de l'emploi, un beau terme néoliberal qui veut tout simplement dire retirer davantage les droits des travailleurs et augmenter ceux des employeurs.

Le gouvernement Howard était incapable de cacher le fait que WorkChoices était un retour au 19e en ce qui concerne les relations de travail.

Howard s'est aussi trompé dans son acharnement à ignorer l'appui grandissant des Australiens vers des mesures de contrôle des changements climatiques.

Et même, encore il y a quelques mois, Howard doutait du consensus scientifique sur les causes des changements climatiques.


Et le sentiment général était que son opposition à Kyoto n'avait pas autant à voir avec son refus de croire au réchauffement global qu'à son enlignement obsessionnel avec les idéologies de l'administration Bush.

La participation australienne à la guerre en Irak n'était pas un sujet central de la récente campagne électorale, quoique le nouveau Premier ministre Kevin Rudd ait promis de retirer ses troupes de là.

Mais en même temps il a suggéré d'augmenter la présence militaire australienne en Afghanistan, basé sur l'illusion que la guerre là-bas est humanitaire...

Et pour le reste des politiques le nouveau gouvernement Labor a plus ou moins convaincu les Australien que pas grand-chose ne changerait en comparaison aux Conservateurs.

Bon, alors deux gros coups quand même en partant, le renversement de WorkChoices et la signature de Kyoto, ce qui n'est pas peu de chose.

Il reste aussi que c'est un parti travailliste qui vient de prendre le pouvoir, donc un gouvernement qui n'est pas rempli d'avares, d'égoïstes de racistes et d'intolérants!

La réconciliation avec les autochtones australiens devrait être une priorité... sous Howard leur condition s'était gravement détérioré.

Tient, tant qu'à y être, pourquoi ne pas transformer l'Australie en république? C'est absolument absurde qu'une nation moderne continue d'accepter la monarchie britannique comme chef d'État constitutionnel...

La santé et l'éducation mériteraient aussi un réinvestissement et un meilleur entretient.

L'Australie connait aussi sa part de dénatalité et de changements démographiques, le vieillissement de la population et donc l'augmentation de l'immigration demande à être entrepris de manière innovatrice et raisonnable.

J'ai bien hâte de voir ce que nous réserve le nouveau Premier ministre Rudd, c'est-à-dire s'il est une version plus jeune de Tony Blair comme on semble le dire...

J'espère que non, pour les Australiens, mais aussi pour l'exemple que ça donnerait au seul parti de centre gauche du Canada...

CANADA ET RAPATRIEMENT DES PRISONIERS



Nous sommes loin de l'époque où le Canada rayonnait dans le monde comme un pays humaniste.

Loin est l'époque des Lester B. Pearson et de Pierre Trudeau, une période où on recevait à bras ouverts les soldats qui refusaient d'aller combattre au Vietnam.

Une période où l'on tentait de rapatrier nos citoyens fait prisonnier à l'étranger, peu importe où ils étaient.

C'est tellement loin que le refus récent par la cour suprême d'entendre la cause de deux déserteurs de l'armée américaine n'a pas surpris personne.

Oui c'est certain que selon la définition de l'ONU, les deux soldats ne peuvent pas se qualifier comme réfugié, tel qu'ils le demandent.

Mais ils essayaient de fuir ce qu'ils et la majorité des Canadiens croient être une guerre en Irak qui est illégitime, voire illégale.

Si le gouvernement Harper n'était pas si à genoux devant Washington, les deux soldats étaient facilement accueillis comme des immigrants.

On en a reçu plein durant la guerre du Vietnam et les ÉU ne nous on pas bombarder pour autant, et les déserteurs de l'époque sont d'excellents citoyens canadiens aujourd'hui.

Et en ce qui concerne nos citoyens qui sont faits prisonniers à l'étranger, c'est tout à fait normal de tenter de les rapatrier, peu importe ce qu'ils ont fait.

Mais le gouvernement Harper a adopté le double standard de ne pas aller contre les pays que Bush considère comme amis.

Harper s'est porté à la défense de Huseyin Celil, un Canadien accusé et emprisonné sur des charges de terrorisme en Chine.

.... mais il n'a rien fait pour aider Bashir Makthal, un autre Canadien mais celui-là enfermé dans une prison en Éthiopie.

Le Canada avait surtout, avant, une politique visant à empêcher l'exécution de citoyens canadiens détenus aux ÉU.

Alors le premier novembre le Ministre de la sécurité publique Stokwell Day a annoncé que cette époque est terminée.


Ses remarques sont venues en réponse à des questions concernant Ronald Allen Smith, un Canadien faisant face à l'exécution par injection au Montana.

Le problème c'est que le Canada a décidé en 1967 que la peine de mort n'a pas sa place dans une société civilisée.

Qu'est-ce que cette décision veut dire? Est-ce que c'est une première étape vers la réintroduction de la peine de mort au Canada?

Le pire dans tout ça c'est que l'annonce du Ministre Day est venue une semaine seulement après l'appel de l'American Bar Association (ABA) pour un moratoire national sur les exécutions aux ÉU.

On dit, à la suite d'une étude s'étendant sur trois ans, que le système de peine de mort aux ÉU est profondément erroné, rempli d'irrégularités.

Les conseillers de la défense sont mal formés et sous financés, on manipule mal les preuves physiques, et les disparités raciales continuent d'être la norme lorsque vient le temps de distribuer les injections mortelles.

Les états-uniens commencent à réaliser que le système de peine de mort est brisé et qu'il ne peut être réparé.

Donc ce n'est surtout pas le temps pour le Canada d'annoncer que nous allons tout simplement laisser nos citoyens se faire exécuter sans intervenir.

La peine de mort est peu importe les circonstances, une forme de punition cruelle et inefficace, une violation des droits fondamentaux...

Tâchons donc à ne pas y participer, directement ou indirectement.


GRÈVE CHEMINS DE FER ALLEMAGNE



Pendant que le gouvernement Charest songe a interdire la grève dans les transports en commun, en Allemagne, la plus grande lutte ouvrière depuis des années se poursuit.

La semaine dernière, les opérateurs et employés de soutien du système ferroviaire ont plus ou moins fermé le système national durant 62 heures pour le transport de marchandises et durant 48 heures pour les passgers.

On craint même l'avènement d'une grève illimitée.




À moins que l'entreprise nationale des chemins de fers propose une nouvelle offre, les grévistes pourraient tout fermer, et ils sont prêts à tenir longtemps.

Une demande majeure des ingénieurs est la reconnaissance de leur nouvelle union syndicale, qui s'est séparée de l'union nationale des travailleurs des transports, représentant le trois quarts de 20 000 ingénieurs.

Les travailleurs du chemin de fer allemand accusaient leur ancien syndicat Transnet de ne pas défendre suffisamment leurs droits.

Piloter un train demande beaucoup rigueur, d'entraînement et comporte une responsabilité énorme.

Mais le salaire des chauffeurs de train tourne autour de 1500 euros par mois et les heures peuvent monter facilement à 55 par semaine.

Puisque Transnet n'était pas capable de les défendre adéquatement, ils ont créé leur propre union, GDL, sans qui un seul train peut bouger.

Et malgré les inconvénients, une bonne partie de la population appuie les grévistes, reconnaissant que leurs salaires sont trop bas, et donc l'entreprise nationale de chemin de fer demeure le gros méchant de l'histoire.

Le Ministre des Transports, un social-démocrate, tient tête aux travailleurs, lui qui a même tenté aux cours des derniers mois de privatiser l'industrie.

Et vu que la population considère une telle vente comme une magouille, qui aura de mauvais résultats pour les travailleurs et le publique, la privatisation a été suspendue.

Mais malgré ça, Transnet, supposé protéger ses membres, avait appuyé le projet de privatisation, donc ce n'est pas une surprise que les chauffeurs de train aient choisi de s'en sortir!

Donc les rumeurs courent en ce moment que la compagnie est sur le point de reconsidérer sa position et d'offrir une autre proposition.

Il était temps, car le nouveau syndicat a les reins solides, un bon fond de grève et de quoi lancé une grève illimitée pour obtenir de meilleures conditions de travail.

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