15 avril 2009

LA LEVEE 1 AVRIL 2009

1. La fusion de Pétro-Canada et de Suncor : comment les dernières miettes de notre politique énergétique nationale est menacée
2. Les mines en Équateur : pourquoi des compagnies minières canadiennes n'aiment pas la bonne vie
3. Le réseau des pipelines en Eurasie : une introduction au grand échiquier global



PETRO-CANADA/SUNCOR


Petro-Canada change de propriétaire.


Le symbole de l'industrie pétrolière canadienne vient d'être acheté par son concurrent Suncor.


Suncor Energy a acquis Petro-Canada pour de 18,4 milliards de dollars.


Avec cette transaction, la compagnie pétrolière du Canada qui change de mains, la politique énergétique nationale risque de disparaitre dans les annales de l'histoire.


Cette fusion des deux géants du pétrole canadien créera une entreprise massive...


Il s'agira maintenant de la 5e plus grosse pétrolière d'Amérique du Nord avec des actifs de 43G$


Les PDG des deux entreprises, Rick George and Ron Brenneman


Veulent que l'entente soit réalisée et du même coup, ils veulent voir la disparition du Petro-Canada Act


Mais nous tous en tant que citoyens devons espérer que l'opposition à Ottawa fera tout en son pouvoir pour empêcher ça


il est temps plus que jamais pour notre pays d'avoir une politique énergétique... et la menace de sa disparition pourrait être l'évènement qui pourrait la sauver


il n'y a pas de honte à ça


16 des 20 plus grosses pétrolières au monde sont la propriété de l'État... ensemble elles contrôlent 80 pour cent des réserves


il y a encore de quoi sauver dans ce qui reste de notre politique énergétique nationale


nous avons une loi fédéral qui limite la propriété de pétrole par un individu ou un groupe à 20 pour cent


même avec cette fusion, structurée comme une combinaison d'actions et non pas d'achat en argent, dépasse les limites de la loi sur la participation publique au capital de Petro-Canada


parce que les actionnaires de Suncor finiraient par posséder 60 pour cent de la nouvelle entreprise fusionnée



.... nous avons aussi besoin de garder la loi intacte afin de s'assurer que notre entreprise pétrolière principale se consacre à la transition de l'économie énergétique.


précisément parce que nous avons une industrie qui sort du pétrole des sables bitumineux valant maintenant 200G$ mais qui génère les 2 tiers des GES au Canada

une politique nationale sur l'énergie ferait ente que l'on dirige les profits vers le développement durable et l'instauration de nouvelles sources d'énergie.

Voila de bonnes raisons pour maintenir la règlementation publique de Petro-Canada, et pour faire en sorte que la loi s'applique a l'ensemble de l'entreprise si la fusion va de l'avant



LES MINES EN EQUATEUR



Les dirigeants autochtones ont déposé une plainte mardi de la semaine dernière à la cour constitutionnelle de l'Equateur demandant que la nouvelle loi sur les mines soit déclaré anticonstitutionnelle.


le cas est la prochaine étape de la confédération des nationalités autochtones de l'Equateur afin de mettre un frein aux mines à grande échelle qui a réussi a obtenir l'appui indéfectible de l'administration du président Rafael Correa


l'Equateur a été un producteur de pétrole pour les 4 dernières décennies


maintenant que les réserves sont basses, l'administration Correa voit l'exploitation minière comme une belle source de revenus pour l'Etat

Par contre, avant même que les travaux à grande échelle soient démarrés, beaucoup de communautés sont divisés... on ne sait pas trop si les bénéfices seront positifs ou carrément catastrophique

donc ce que l'on dit dans la poursuite c'est que la nouvelle loi sur l'exploitation minière n'est pas constitutionnelle car les organisations autochtones sur les territoires affectés n'ont pas été consultés

Ce qui les concerne le plus, c'est l'eau.

Un droit à l'eau gagné en 2008 et inclut dans la constitution.... un droit réaffirmé par les représentants du gouvernement la semaine dernière lors du 5e forum mondial sur l'eau en Turquie.


Or, des compagnies minières canadiennes espèrent et ont déjà commencé à développer les plus gros dépôts aurifère et de cuivre et elles ont déjà obtenu l'aval du gouvernement

Le même jour que les nations autochtones ont déposé leur plainte, Corriente Ressources de Vancouver et Kinross de Toront ont annoncé avoir reçu le feu vert du gouvernement de l'Eqateur pour aller de l'avant

Avec l'aide de l'ambassade canadienne, des investisseurs avaient rencontrer le président Correa en février afin de discuter des manières pouvant approfondir les relations entre les deux pays concernant les mines, l'exploitation hydro-électrique...



l'industrie se porte rapidement à la défense des mérites de la nouvelle technologie de pointe en exploitation minière, garantissant presque la possibilité même de désastres écologiques, notamment la contamination des sources d'eau

Mais les groupes qui protestent contre l'exploitation minière à grande échelle ont entendu ces promesses là avant


prenons par exemple le Heavy Crude Pipeline construit au profit d'investisseurs canadiens en 2003 qui a connu un accident majeur le 25 février dernier


un tremblement de terre a causé un déversement de 14 000 barils de pétrole brut dans la rivière Santa Rosa dans la province d'Orellana


le pipeline travers une région de l'amazone vers la côte, traversant 94 points d'activités sismique et 6 volcans actifs.

l'accident de février dernier démontre clairement que les conditions géographiques et naturelles du territoire équatoriens ne sont pas compatibles avec une activités aussi toxique

les communautés autochtones défendent une autre sorte de développement plutôt que l'exploitation minière à grande échelle au potentiel dévastateur

on parle plutôt d'écotourisme et de programme de micro-crédit pour les fermiers locaux sur le long terme qui ajoute de la richesse et du bien être à même leur propre territoire

Par contre, vu l'attitude adoptée par le président Correa et la venue d'élections nationales en avril, les conflits socio-environnementaux concernant les opérations minières devront augmenter surtout si les projets locaux sont mis sur la glace


LE CONTRÔLE DES PIPELINES DE L'EURASIE


Je vous parle maintenant des pipelines, les lignes de vie qui traversent les prochains champs de batailles de la planète

le centre de l'échiquier mondial est le bassin mer caspienne, la raison de pas mal tout les conflits entre l'est et l'ouest en ce moment


la région est facile à situer... prenez tout les pays dont le nom termine par stan et vous y êtes : Kyrgyzstan, Uzbekistan, Kazakhstan, and Tajikistan... et oui, l'Afghanistan en fait parti

c'est de là que ce décidera si les hydrocarbures de l'Asie centrale ira vers la Russie et la Chine... ou vers l'Europe et les Etats-Unis


crise financière global ou non, les hydrocarbures sont des clé à long terme pour conserver un certain pouvoir économique

car on le sait, la ressource vient d'atteindre son peak, et à partir de maintenant il sera de plus en plus difficile et couteux de s'en procurer... et pendant ce temps là on n'a pas l'air vraiment pressés de trouver d'autres sources d'énergie

et les jeux concernant le développements des pipelines sont très risqués, augmentant la compétition entre l'ouest et l'Eurasie, que ce soit au moyen-orient, la mer caspienne, ou dans des états d'Afrique riche en pétrole comme l'Angola, le Nigeria et le Soudan

rappelons aussi qu'en 2001 la Chine et la Russie ont crée l'organisation de coopération de Shanghai, l'OCS.... retenez bien cet acronyme car on aura pas fini d'en entendre parler


les membres juniors de l'OCS sont les stans... les anciens pays satellites riche en pétrole de l'ex-URSS

l'OCS s'est donc tranquillement installé sur la couronne au nord de l'Afghanistan... et, drôle de hasard, l'OTAN opère en plein sur la couronne sud du même pays

on peut même dire que les attaques contre l'Irak et l'Afghanistan et les menaces envers l'Iran sont en réaction à l'OCS

donc pendant que l'administration Obama se demande quoi faire dans ces régions, Pékin continue de sécuriser le bassin de la mer caspienne, donc les pays finissant par stan plus la Russie plus l'Iran... jusqu'à sa province de Xinjiang, son propre far ouest

et aujourd'hui, l'Iran, l'Inde et le Pakistan sont en voie de se joindre à l'OCS


déjà en 1999, lorsque l'OTAN bombardait les Balkans, Pékin a reconnu assez vite les véritables motivation : une guerre de l'énergie en développement

l'enjeu, le territoire allant de l'Afrique du Nord jusqu'à la frontière chinoise

.... et bien sûr les pipelines qui amènerait tout ce pétrole vers l'ouest

ou les construire, par qui, les routes utilisées... voilà l'enjeu principal... la nouvelle guerre froide

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