22 janvier 2006

La Levée 16 janvier 2005

Rivalités en Asie de l’Est

On regarde du côté de l’Asie aujourd’hui à La Levée en commençant par un portrait de la dynamique actuelle entre les différentes régions de l’Asie de l’Est.

Alors ce l’on craignait chez plusieurs analystes est en train de se produire dans cette région du monde :

La rivalité et la discorde entre la Chine et le Japon est le facteur le plus menaçant pour la paix et la prospérité de l’Asie de l’Est.

Le concept même de communauté d’Asie de l’est commence à sonner de plus en plus creux avec les développements récents entourant l’ASEAN, l’Association of South Eastern Asian Nations et l’APEC, l’Asia-Pacific Economic Cooperation.

L’embûche principale à une vraie communauté asiatique est donc la rivalité entre deux groupes la Chine et la Corée du sud d’un côté et le Japon de l’autre.

Selon Sang Jung Kang, professeur de science politique à l’Université de Tokyo, les réunions de l’ASEAN et de l’APEC ont souffert de trois problèmes principaux :

L’augmentation du nombre de participants à l’ASEAN, avec l’ajout à la dernière minute de l’Inde, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande à fait en sorte que la réunion s’est transformé en cérémonie informelle.

Ensuite vient l’objection des ÉU de ne pas faire partie du party, Washington à mis un peu le bâton dans les roues parce que l’idée d’une communauté de l’Asie de l’Est l’excluant ne lui plait pas beaucoup…

Alors pour contrer l’union du Japon avec les États-Unis, la Chine à insister pour inclure la fédération russe dans les négociations.

Comme on voit…nous sommes loin de la création d’une véritable communauté de l’Asie de l’Est si les ÉU et la Russie s’en mêlent…

Les profondes rivalités entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon mineront toute véritable progression vers l’établissement de l’équivalant à de la communauté européenne en Asie, selon le professeur Jung Kang.

Et ça l’aura des conséquences néfastes non seulement sur le Japon, mais sur l’ensemble des pays de la région.

En premier lieu sur l’économie…L’Asie devait absolument se doter d’un fond monétaire qui lui est propre pour contrer des crises financières comme elle a connu à la fin des années 90.

Ensuite il risque d’y avoir des menaces de confrontation entre la Chine et le Japon, motivé bien sûr par la rivalité entre la Chine et les ÉU.

On pourrait même voir l’émergence d’une guerre froide à saveur asiatique et donc l’approfondissement des divisions entre deux blocs de pays.

Et si ça arrive bien l’Asie se lancera dans une course dangereuse à l’armement…et la militarisation du Japon en inquiète plusieurs…

Enfin, l’avortement d’une véritable communauté asiatique fait en sorte que les dangers régionaux tels que les tsunami, la grippe aviaire, les accidents nucléaires, voire les effets désastreux de la globalisation financière ne pourront pas être affronter de manière efficace et concertée.

Mais vu la menace grandissante de la Chine pour les intérêts de l’empire américain, le piètre résultat de l’ASEAN était probablement l’idéal pour nos voisins du sud…

On en reparle après la musique.

Chine et dollar US

Jeudi le 5 janvier dernier la Chine a peut-être accroché le premier domino qui ruinera l’économie américaine.

La Chine a annoncé qu’elle commencera à diversifier ses réserves de devises étrangères en s’éloignant du dollar américain.

Je ne sais pas si vous le savez, mais c’est le début d’un des pires cauchemars pour les économistes américains.

La seule chose qui garde le dollar US à flot c’est le fait que d’autres pays veuillent bien absorber les 600 milliards de dollars dans le rouge que les ÉU entretiennent chaque année à cause de leur déficit budgétaire.

En ce moment la Chine tient 769 milliards de bidoux US, la vaste majorité des réserves à l’étranger, soit 30% du PNB chinois.

Malheureusement, les dépenses folles de l’administration Bush ont fait en sorte que le dollar US devient un très mauvais investissement à long terme.

Alors la Chine se voit contrainte de se départir des billets verts au risque de subir de grosses pertes dans ses réserves sinon…

Les chances sont que la Chine agira d’une manière posée, mais déjà les marché financiers dévoilent leur nervosité :

Toute la semaine les grands investisseurs ont réfugié leur argent dans l’or…ce qui est un indice solide qu’ils ont perdu confiance en la capacité de Washington de calmer ses dépenses.

Faudra garder un œil très attentif sur les marchés pour juger de leurs réactions aujourd’hui pour voir sur quelle pente glissante l’économie s’est lancée nous avertit Mike Whitney dans un article publié dans Z Magazine.

L’économie américaine a vraiment pris un mauvais tournant lorsque Bush a commencé ses réductions d’impôts de l’ordre de 450 milliards par année pour donner au 1% des plus riches citoyens.

Juste cette décision a mené l’économie du pays vers un désastre appréhendé.

La dette nationale a augmenté de 3000 milliards sous les mandats de Bush…en plus, les nouvelles mesures imprudentes de prêts approuvée par la réserve fédérale ont causé une énorme bulle spéculative par rapport au marché immobilier.

En somme, la carte de crédit est pleine et le puits est vide…les Américains feront face à des taux d’intérêts plus élevés, une économie stagnante et une devise sans valeur.

L’action de la Chine le 5 janvier dernier indique que nous entrons dans une période d’instabilité économique…en fait, l’avenir des ÉU est entre les mains de ses créditeurs.

La politique économique de la Chine déterminera à l’avenir des taux d’intérêts sur les hypothèques…

Si la Chine décide de se débarrasser de ses billets verts américains, le Japon suivra et ensuite l’Allemagne.

Aujourd’hui Mike Whitney croit que la réserve fédérale donnera une dose d’adrénaline au dollar pour empêcher sa dévaluation.

Le déficit massif qu’encoure l’administration Bush pour mettre de l’argent dans la poche de ses clients, le 1% des citoyens les plus riches des ÉU.

Tout ça au coût de la souffrance de la classe moyenne qui verra ses revenues chuter en chemin direct vers le niveau de vie des masses de travailleurs pauvres du monde.

Chasse aux baleines

Un article dans le journal britannique The Independent nous rappelle à quel point le combat n’est jamais tout à fait gagné pour protéger une partie intégrante de notre écosystème.

Alors même que l’on croyait qu’un moratoire global vieux de 20 ans empêchait la chasse aux baleines, et bien voilà que le Japon, la Norvège et l’Islande ont repris la chasse à un niveau très inquiétant.

Ce qu’il faut comprendre avant tout c’est que la protection d’une espèce menacée comme les baleines n’est pas fait juste dans une intention romantique, une cause «cute» pour se donner bonne conscience :

Non, on cherche à protéger les espèces menacées de la destruction par l’humain pour justement conserver la richesse et la diversité de la biosphère qui contribue directement à notre qualité de vie.

Alors oui, sauvons les baleines si on ne veut pas d’un monde homogène en stagnation…

Le Japon, la Norvège et l’Islande comptent abattre pas moins de 2000 baleines au cours de la prochaine année.

Une année cruciale puisque ces pays sont sur le point de prendre contrôle de l’IWC, l’International Whaling Commission, l’organisation supposée veiller à la réglementation entourant la chasse aux baleines…

Le Japon mène la flotte avec 1035 baleines abattues l’an passée, sous le prétexte de recherche scientifique…excuse absolument bidon puisque la viande de baleine se trouve ouvertement dans les marchés japonais.

C’était l’année la plus sanguinaire depuis que les excès de la chasse commerciale avaient mené au moratoire.

La Norvège et l’Islande sont en proportion aussi pire que le Japon…

Greenpeace et d’autres groupes demandent donc aux pays anti-chasse d’attaquer directement le prétexte scientifique de cette chasse pour démontrer sa nature illégitime.

Voire de les traîné devant une cour internationale…mais le temps presse parce qu’à la réunion en juin de l’IWC sera peut-être le point tournant où les pays baleiniers auront le vote majoritaire.

Au cours des 6 dernières années, le Japon a trouvé le moyen d’attirer 16 nouveaux pays favorables à ses pratiques dans l’organisation.

Le moratoire de 1982 avait été voté pour permettre aux populations de baleine de récupérer à un siècle de chasse industrielle, et non pas pour bannir la chasse à tout jamais.

Mais la plupart des pays anti-baleiniers comme la GB dont maintenant fermement contre le retour à la chasse commerciale même sévèrement contrôlée.

Sauvons donc les baleines…nous sauverons en même temps les humains!

Chomsky sur les élections en Irak

Je vous transmets maintenant ce que l’éminent linguiste, philosophe et militant Noam Chomsky pense des récentes élections tenues en Irak.

Le président Bush avait qualifié ses élections de points tournant majeur pour la démocratie en Irak…une belle réussite impossible à atteindre sans l’intervention militaire des ÉU.

Pourtant lors de l’invasion de l’Irak, la motivation principale évoquée était l’élimination du risque des armes de destruction massive…motivation vite oubliée vu que c’était un gros mensonge.

Dans les faits, les ÉU ont tout fait pour empêcher la tenue d’élections en Irak et si ce n’était pas d’une belle résistance non-violente et bien organisée les élections du mois passé n’auraient jamais eu lieu.

On pourrait même qualifier d’élections de façade ce qui vient de se produire en Irak…

Car des élections sérieuses veulent dire que l’on porte une attention particulière à la volonté de la population.

Et la première question à laquelle la population répond depuis un bout de temps c’est à savoir si elle souhaite la présence des troupes américaines sur son sol.

La réponse est majoritairement et sans contredit non. À 80% les Irakiens veulent les voir sortir immédiatement.

1% de la population croit que la présence de troupes étrangère est responsable pour l’amélioration de leur conditions de vie et de sécurité…

Avec de véritables élections la population Chiite du sud, où se trouve tout le pétrole chèrement convoité, aurait une influence prédominante dans les affaires de l’État.

Pire, c’est Chiites chercheraient à établir de fortes relations avec l’Iran, un pays majoritairement Chiites aussi.

Pire encore, juste à l’Ouest se trouve une population chiite très amère en Arabie saoudite…alors un Irak véritablement souverain risquerait d’augmenter l’autonomie et la justice dans cet autre pays contrôlé par les ÉU.

Et ça adonne que l’Arabie saoudite regorge de pétrole aussi dans ses régions à fortes concentrations chiites.

Alors ce que craignait par-dessus tout les ÉU depuis des décennies risque de se produire de toute façon : une vaste alliance informelle entre les population chiites de l’Iran, de l’Irak et de l’Arabie saoudite : contrôlant de la sorte les plus larges réserves d’hydrocarbures au monde.

Et une alliance de ce genre risque de s’aligner beaucoup plus avec la Chine et l’Inde qu’avec les ÉU.

De tels développements seraient un cauchemar pour Washington nous dit Noam Chomsky alors ce n’est pas pour rien que l’administration Bush fait tout pour écraser l’émergence d’une démocratie populaire en Irak malgré ce qu’elle affirme.

Avec cette perspective la question reste à savoir si l’occident demeurera du côté des forces occupantes qui empêche la démocratie et la souveraineté en Irak ou si les pays de l’Ouest prendront le pari d’appuyer le peuple irakien…

Ça reste à voir…

15 ans de globalisation

L’équipe éditoriale du Washington Post a publié un très bon éditorial le 9 janvier dernier sur l’échec grandissant de la globalisation néo-libéral, ce qui est étonnant pour un journal qui n’est pas reconnu pour ses points de vue anarchiste radical alors j’ai cru bon de partager ça avec vous…

Il y a 15 ans on avait annoncé l’éclipse de l’État-Nation devant les corps supranationaux tels que l’ALÉNA, l’OMC, la Commission européenne et l’ONU.

Mais aujourd’hui on ne peut faire autrement que de constater les échecs de ces institutions.

En commençant par l’OMC qui n’arrive pas à agrandir sa zone d’élimination de tarifs sur l’échange, l’ambition d’accroître son influence sur les questions du travail et de l’environnement ont fort heureusement échoués.

Pendant ce temps là l’OMC n’a pas été en mesure d’éliminer les mesures protectionnistes de l’Europe et de l’Amérique du Nord envers son agriculture ce qui cause des dommages irréparables dans les pays du tiers-monde.

C’est un peu le même cas avec l’ALÉNA…

L’influence du FMI continue de chuter. Durant les années 80 et 90 le FMI avait une place prédominante dans la gestion des réformes économiques dans les pays en voie de développement, mais sa politique a mené à des crises financières à répétition allant de l’Asie de l’est à l’Amérique latine, en passant par la Russie.

Les Nations unies sont en crise et l’organisation réunissant la communauté internationale semble incapable de mener l’humanité vers des politiques globales pouvant repousser la majorité des problèmes communs qui nous menacent.

L’Union européenne a vu sa nouvelle constitution rejetée par la France et les Pays-Bas l’été dernier.

Et l’OTAN a été inutile en Irak et inefficace en Afghanistan…

Le Washington Post espère que ces crises indiquent une période de transition et de réajustement pour les institutions internationales.

Il souligne que oui, des États-nations démocratiques ont plus de légitimité et de capacité que les organisations internationales et qu’ils devraient demeurer des éléments clé des relations internationales.

Mais dans un monde tricoté aussi serré grâce aux communications et les moyens de transports, des corps transfrontaliers doivent exister pour coordonner efficacement les efforts pour affronter les défis communs à tous.

Les crises financières, le réchauffement global, la grippe aviaire, le terrorisme, à la fin il faudrait affronter ses types de problèmes par la prévention plutôt qu’en réactions improvisées.

16 janvier 2006

La Levée 9 janvier 2006


Sharon

Pendant qu’Ariel Sharon se remets de son hémorragie cérébrale et que le monde entier s’en fait pour le premier ministre israélien sous coma artificiel qui a tenté de se faire passer pour un missionnaire de la paix…
Faut pas oublier que l’armée israélienne a mené des attaques contre le nord de la bande de Gaza pendant le temps des fêtes…
… que la construction du mur de la honte continue de séparer des familles palestiniennes et de voler le peut de territoire qui leur reste…
…Et que la construction de colonies juives et de routes à l’usage exclusif des juifs charcute encore et toujours ce qui reste de territoire palestinien.
Le Dr. Norman Finkelstein, professeur de science politique à l’université DePaul à Chicago a écrit plusieurs essais sur le conflit israélo-palestinien à commenter sur la situation actuelle en Palestine en entrevue radiophonique et voici l’essentiel de ses propos :
En partant faut comprendre que le fameux projet du retrait de la bande de gaza si cher à Ariel Sharon n’était que de la poudre aux yeux…qu’en fait l’occupation se poursuit toujours même si c’est sous une forme plus subtil.
Qu’en ce moment, Israël compte redessiner les frontières avec la Cisjordanie afin de mettre la main une fois pour toute sur Jérusalem.
Une réalisation catastrophique pour les Palestiniens puisque Jérusalem compte pour 1/3 de leur PNB…alors si Jérusalem est annexé à Israël ça tuerait l’économie des Palestiniens.
Jérusalem n’est pas seulement que le centre financier de la vie palestinienne, elle est aussi le centre de la vie politique, sociale et culturelle.
Dans les faits, le mur et les routes exclusives qu’Israël construit a plutôt à voir avec le vol de territoire, le contrôle démographique des Palestiniens qu’avec la sécurité, selon le Dr. Finkelstein.
Et tout à voir avec le vol des territoires les plus fertiles et les meilleures sources d’eau qui se trouvent dans les territoires occupées.
Finkelstein accuse surtout l’Autorité palestinienne de ne pas savoir profiter des décisions unanimement en sa faveur qu’a prise l’assemblée générale de l’ONU ainsi que la Cour internationale de justice : les deux condamnant à répétition les politiques d’Israël aux cours des trois dernières décennies.
C’est pathétique à un point où l’Autorité palestinienne n’est même pas en mesure de défendre le 22% du territoire palestinien d’origine qui leur reste…
Alors on a droit à un Apartheid en bonne et due forme en Palestine et Finklestein souligne que la communauté européenne ne fait rien, même si une enquête récente de l’UE dénonce vertement se qui se passe là-bas…
Pourquoi? En grande partie grâce à une campagne agressive de lutte contre l’anti-sémitisme en Europe depuis la fin de l’an 2000…une campagne qui selon Finkelstein a réussi à réduire au silence les critiques d’Israël, accusant ces critiques d’être directement responsable de la montée d’anti-sémitisme dans le Vieux continent…
C’était un grossier mensonge monté de toutes pièces par les apologistes de la politique d’Israël et les puissants lobby juifs.
C’est pour ça que l’Europe n’a rien fait de plus que d’appuyer la déclaration de l’Assemblée générale de l’ONU dénonçant la construction du mur de sécurité, mais n’a absolument rien fait de concret pour arrêter sa construction ensuite.
Alors de grâce, cessons de considérer Ariel Sharon comme une colombe de la paix qui s’éteint et voyons la politique israélienne pour ce qu’elle est vraiment : l’instauration d’un apartheid moderne dans les territoires occupés.

Morales

Tard dans la nuit du 18 décembre dernier Evo Morales est devenu le premier président autochtone de l’Amérique latine en remportant l’élection présidentielle de la Bolivie haut la main.
Ce qui confirme le virage généralisé à bâbord de l’Amérique latine…situation qui met bien sur l’élite des États-Unis et du Canada sur les nerfs, surtout que l’on tiendra 10 autres élections présidentielles en 2006.
Alors au mois de janvier 2007 la scène politique en Amérique latine sera très intéressante…c’est le moins que l’on puisse dire.
Un groupe aux ÉU se met en branle en ce moment pour faire en sorte que Washington n’aille pas jouer dans ce qui a longtemps été sa cour arrière et décide d’aller y imposer sa version tordue de démocratie.
Le groupe s’appelle In the Name of Democracy et leur site est au
www.en-camino.org
Johan Gidin, un des membres fondateurs du groupe a écrit un manifeste où il se demande si la démocratie n’est qu’un outil pour mieux défendre l’intérêt des riches et puissants – on peut se poser la question ici même au Canada avec notre fameuse élection fédérale – ou si la démocratie est vraiment l’expression de la volonté du peuple pour prendre le contrôle?
En Amérique latine on assiste donc à une radicalisation des électeurs qui veulent prendre contrôle de leur vie et ne plus le laisser entre les mains de la haute finance et des entreprises transnationales.
Mais même si certains pays ont voté pour des leaders socialistes ça ne veut pas dire pour autant qu’ils sont libérer du contrôle des institutions financières ÉU.
Le Chili et le Brésil, l’ensemble des pays des Caraïbes en sont totalement prisonniers.
Alors pour Morales, sa volonté de contrôler et surtout de nationaliser les immenses réserves de gaz naturelle en Bolivie fait dire à l’establishement ÉU qu’il est anti-capitaliste et donc anti-démocratique.
Washington s’est vraiment éloigné de la mentalité de la guerre froide où l’appui sans réserves de dictateurs et des régimes militaires à la Pinochet et Duvalier était la norme.
Non aujourd’hui la stratégie est de favoriser l’émergence de la démocratie mais selon la définition très étroite de l’élite financière : encourager les dirigeants qui appliqueront sans réserves les politiques économiques néo-libérales, point.
Les Philippines et le Nicaragua avaient été deux victimes de cette nouvelle stratégie de promotion de la démocratie surnommé Polyarchie par le sociologue William I. Robinson : un système où une petite élite dirige en confinant la participation des masses à un choix étroit de dirigeants lors d’élections contrôlées…
Et il s’avèrent que des élections polyarchiques servent les intérêts américains beaucoup plus efficacement que l’autoritarisme d’antan.
Aux Philippines et au Nicaragua des ONG et des partis politiques sélectionnées ont eu droit à du financement direct et indirect du NED, le National Endowment for Democracy et ses organisations parallèles pour leur donner un net avantage sur leurs rivaux de gauche.
Alan Weinstein un fondateur du NED a ouvertement affirmé que le travail du NED est essentiellement le même que la CIA accomplissait il y a 25 ans : déstabiliser les mouvements et partis politiques de la gauche.
Et c’est un peu ce qui s’est passé lors de la fin de l’ère des dictateurs en Amérique latine, la polyarchie dans chacun des pays était fin prête à prendre le pouvoir et à appliquer les réformes économiques néo-libérales.
Alors au cours de la prochaine année il aura 10 élections présidentielles dans le sud : Haïti, le Pérou, l’Équateur, la Colombie, le Mexique, le Nicaragua et le Venezuela ont tous de très bons candidats de la gauche qui ont de fortes chances de prendre le contrôle et d’implanter des politiques autonomistes une fois au pouvoir.
Gageons que l’administration Bush et le National Endowment for Democracy ont d’autres plans pour imposer leur propre style de démocratie…



Saison 2006 CISM
Avec cette édition de La Levée, nous commençons aujourd’hui même la saison d’hiver 2006 de CISM, la marge!
CISM, la plus puissante radio universitaire francophone de la galaxie avec un signal qui se rend à 70 km autour du cœur de Montréal vous offre pas de moins de 10 nouvelles émission en cette 15e année d’existence!
Je vous invite à consulter le site internet au
www.cismfm.qc.ca pour consulter la nouvelle grille horaire de cette radio indépendante, non commerciale, toujours ouverte au nouveau talent et au meilleur contenu à l’avant-garde de ce qui se fait partout ailleurs.
J’attire votre attention vers de nouvelles émissions musicales en après-midi, le lundi «Ces garçons épatants», le jeudi «Melopia.ca» et le vendredi «Côte à côte» qui vous fera connaître le meilleur de la musique indy canadienne.
Le mercredi matin de 9 à 10 avec «pète pis répète» vous découvrirez le monde fascinant des covers en tout genres.
Les soirées à CISM seront toujours sous la bannière de musique thématique :
Le jeudi à 21h00 je vous convie à «La face B» une nouvelle émission où les DJ de renoms seront invités à partager avec vous leur goûts musicaux personnels.
Le lundi soir ont swing avec du bon Rock; le mardi soir ont prend ça cool et funky avec des émission de jazz; le mercredi ont défonce la barraque avec une soirée de punk et de loud rock; les jeudi CISM seront ouverts à la musique indie, l’électro-monde, bref à tout ce qu’il y a de plus éclectique.
Les vendredi et samedi soirs ont accompagnera vos sorties avec de la musique pour danser, de l’électro, la crème du hip-hop et le dimanche on s’ouvre sur la musique du monde.
Soyez à l’écoute demain matin à la même heure pour l’humour débridé du Chevreuil Observateur qui quitte sa case du dimanche.
Le mardi à 12h00 vous pourrez entendre la perspective d’intervenants fascinants à l’émission d’information «Regards croisés».
Et bien sûr, nous serons là avec vous tous les lundis matins de 7 à 9h00 pour La Levée, votre émission d’actualité politique, économique et environnementale avec des sujets et une perspective éclairée, engagée et je l’espère… qui vous incitera à l’engagement.
Après La Levée Karine fera tourner ces meilleurs CD pour votre plus grand plaisir musical avec son émission Mix Rhizomik que tu qualifierais comment?…
Bref, à la radio et par le cyberespace il sera bon d’ouvrir grand les oreilles pour la panoplie de choix que vous offre CISM en 2006 lors de sa 15e année d’existance.
Et restez à l’écoute pour les détails sur les célébrations entourant cet anniversaire car c’est CISM qui distribuera les cadeaux…

Programmes sociaux/Criminalité

Avec la montée de Stephen Harper dans les sondages il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir du Canada, car cet homme ne rêve à rien de moins que d’américaniser le pays…couper dans les programmes sociaux, privatisation à tout azimut et à renforcer les outils répressifs de l’État.
C’est un bon moment de réfléchir sur ce qu’a fait un autre parti conservateur pour voir ce qui s’en vient si Harper devient premier ministre.
Il y a 10 Mike Harris et les conservateurs de l’Ontario avaient coupé les taux de sécurité de revenu de 22%, réduisant de la sorte presque ¼ des revenus des familles les plus pauvres de l’Ontario.
Les enfants de ces familles vulnérables sont maintenant, 10 ans plus tard, des adolescents.
Et récemment il y a eu une montée de crimes violents par des gangs… Faut vraiment être aveugle pour ne pas voir de liens de causalité là!
Toutes les recherches démontrent comment la pauvreté, les disparités économiques et la marginalisation sociale sont les premiers facteurs menant à la criminalité.
Et nos bons dirigeants ont tout simplement ignorés ces faits et on plutôt choisi de plus en plus larges parts du revenu collectif vers les riches en insistant sur des baisses d’impôts plutôt que les programmes sociaux.
C’est ce qu’à fait Harris : il a coupé la sécurité de revenu pour faire un cadeau aux riches.
Pas juste ça, le gouvernement Harris a coupé dans un paquet de programmes sociaux qui visaient à empêcher l’exclusion des jeunes les plus pauvres de la province.
Résultat : l’Ontario se trouve avec un beau problème de gang de rues aujourd’hui :
Des gangs qui offrent un sentiment d’appartenance, de prestige, de dignité et de statut pour des jeunes qui autrement n’en trouverait nulle part.
Dire qu’il appelait sa politique la révolution du bon sens…
Stephen Harper est de la même école que Harris : il ne veut rien entendre des connections entre la réduction des programmes sociaux et l’augmentation de la criminalité.
La réduction des impôts et des taxes met plus d’argent dans nos poches…mais dites moi à quoi peut bien servir un porte-feuille plus épais dans une société malade et dangereuse?
Me semble qu’il serait beaucoup plus mature de se passer de quelques gadgets de plus, un voyage exotique ou une voiture plus luxueuse en échange de voisins en santé, éduqué et sereins…
Une société saine et intelligente plutôt que malade et ignorante…c’est un choix qui nous appartient, pas seulement lors d’élections mais tous les jours.




Frustrations sexuelles soldats Irak
La guerre moderne est vraiment ce que l’humanité accomplit de plus imbécile et d’ignoble… pas loin après polluer et détruire la biosphère le seul système connu qui permet une si grande diversité de formes de vie.
Et la guerre en Irak se poursuit toujours, en fin de semaine 17 soldats américains sont morts au combat et personne ne sait combien de civils irakiens…
Près de 100 000 jeunes hommes et femmes des ÉU passent un an ou plus en Irak.
Et une question importante souvent oubliée lors des périodes de guerres sont les résultats violents liés à la frustration sexuelles d’hommes à qui ont demandent d’être chastes pour de longues périodes.
Et qui dit soldats chastes dit normalement l’importation de prostituées ou l’émergence de la prostitution chez les femmes dans le pays envahit.
La prostitution a toujours été associée à la guerre et à l’occupation d’un pays étranger, comme ça l’a été le cas lors de la présence militaire américaine en Allemagne, au Japon, en Corée du sud et au Vietnam, mais les données sérieuses manquent par rapport à l’occupation américaine de l’Irak.
Selon un membre du groupe Iraq Veterans Against the War la prostitution est assez commune dans les bases en Irak.
Le problème de la prostitution est assez importante, surtout pour les femmes et les filles de la population locale ayant servi de prostituées faisant en sorte qu’elles ne pourront jamais complètement se réintégrées à la société une fois la guerre terminée.
Et bien sûr, malgré les interdictions, des relations sexuelles arrivent entre soldats males et femelles, mais avec les femmes composant 15% des forces armées aux ÉU…ça l’expose plusieurs d’entre elles à la menace de viol sur plusieurs bases…
Le viol venant de soldats américain est aussi une menace très sérieuse pour plusieurs irakiennes, mais encore une fois les données sont impossible à trouver.
Selon Steven Soldz, de l’institut pour l’étude de la violence à Boston, il y a bien sûr de l’activité sexuelle parmi ces 130 000 soldats en exil pendant un an en Irak.
Il dénonce donc le silence entourant cette activité, le déni, en fait, des dirigeants de l’armée… Un déni qui cache encore un autre coût réel de cette folle aventure sur laquelle Bush a entraîné les ÉU pour plaire à ses amis du pétrole…

Nature humaine bouc émissaire

Je suis certain que pour 9 personnes sur 10 qui nous écoutent, la nature humaine fait en sorte qu’il y aura toujours de la guerre, de l’agression et du conflit.
Tout le monde semble croire que l’humain est naturellement égoïste, avare, que la vie est une lutte du plus fort…etc.
Et c’est ce qui motive beaucoup de monde à aller à l’université… justement pour s’élever au-dessus de la moyenne et prendre le plus possible de richesse de terre que possible.
L’excuse de la nature humaine est la raison #1 donnée pour expliquer le pessimisme envers l’avenir et l’abandon de l’engagement pour améliorer notre monde.
En fait, la science en sait très peu sur ce qui compose la nature humaine et la plupart des choses que l’on pensent ne sont que des suppositions pas du tout appuyé par des faits et de la recherche.
C’est plutôt les systèmes sociaux et économiques qui dictent nos comportements collectifs et individuels.
Oui nos instincts de base nous incite à nous nourrir, à nous abriter, à nous habiller et à la reproduction.
À part de ça la nature humaine a révélé une vaste gamme de comportements, allant du plus dépravé, barbare et extrêmement xénophobe à la compassion, l’empathie et l’altruisme sublime.
L’histoire nous enseigne que durant la plus grande partie du vécu de l’humanité les humains ne se sont pas engagés dans des activités agressives et guerrières.
La coopération, l’empathie et l’entraide mutuelle ont occupé une place beaucoup plus grande dans notre histoire.
On peut aussi prendre l’exemple de la Suède, une société barbare et guerrière qui aujourd’hui est une des plus paisibles de le terre…
Pourquoi? C’est tout simplement une question du choix et de la nature des institutions qui gèrent nos vies.
D’autant plus que les preuves s’accumulent pour défendre l’idée que les humains sont nés avec une sorte d’instinct morale, une moralité innée.
Le linguiste Noam Chomsky affirme pour sa part que les humains possèdent aussi un instinct pour la liberté, une capacité innée à reconnaître une situation ou d’autres nous enlèvent notre liberté.
La créativité, la morale, la liberté…voilà potentiellement les véritables composantes de la nature humaine.
Mais les impératifs du capitalisme poussent nos créateurs de la culture officielle à entretenir le mythe de l’homo economicus : l’exploitation, l’injustice et la folie suicidaire du capitalisme moderne sont justifiées par l’excuse que c’est dans notre sang et qu’il y a rien à faire?
Et qui sont les premiers à répandre ces mythes sur la nature humaine? Les riches et les puissants qui justifient ainsi leurs actions inhumaines…
Comme l’affirme l’historien Edward Hyam : le capitalisme transforme l’homme en cannibale économique et ensuite nous fait croire que le cannibalisme économique vient de la nature humaine…