24 octobre 2005

NANO-SÉCURITÉ

Nanotechnologies : danger public hors de contrôle?

Décidément, John Hepburn de Greenpeace international est un homme occupé, après s’être prononcé sur la journée mondiale de l’alimentation, le voici qui nous averti des dangers de la nanotechnologie.

C’est un point de vue que je n’ai pas entendu auparavant et je tenais à le partager avec vous.

Surtout qu’au Québec nous sommes parmi les meneurs en recherche et développement de la nanotechnologie…

Alors les scientifiques sont maintenant en mesure de manipuler la matière à l’échelle «nano» : au niveau d’un milliard de mètre.

Et ils se rendent compte qu’à cette échelle-là même les matériaux communs se comportent de manière radicalement différente.

Les matériaux à l’échelle nano sont plus réactifs, ils ont d’autres propriétés optiques, magnétiques et électriques, ils sont plus forts et plus toxiques que leurs contreparties à des échelles plus grandes.

Vous en avez sûrement déjà entendu parler, on dit de la nanotechnologie qu’elle représente la prochaine révolution industrielle et qu’elle changera notre vie à tout jamais.

Pourtant, la nanotechnologie ne fait pas l’objet de débats publics comme l’ont été les OGM par exemple.

L’industrie mondiale de la nanotechnologie se développe à coup de près de 3000 brevets par année.

Aux ÉU, les projets de développement de nanotechnologie ont attiré plus de 800 millions en fonds publics.

D’ici 2011 on estime que la nanotechnologie sera une industrie valant 1 trillion de dollars.

Or, tout ce développement et cet investissement ont lieu sans que l’on cherche une réglementation sur la protection de la santé et de l’environnement qui sont quand même à risque d’être infectés par la nanotechnologie.

Hepburn expose un beau paradoxe ici : d’une part, les chercheurs ont réussi à nous convaincre que les matériaux au niveau nano sont suffisamment nouveaux et différents pour mériter de beaux brevets;

De l’autre côté ils nous ont convaincus quand fait ce matériel est en fait utilisé depuis des décennies alors on n’a pas besoin de réglementation ou de tester leurs niveaux de sécurité pour le public.

Jusqu’à présent, aucune réglementation n’a été implantée, malgré les preuves considérables démontrant que les nanoparticules représentent un danger très réel.

Les substances à cette échelle ont des réactions encore très imprévisibles et cette menace risque fort bien d’en faire des toxines qui s’accrocheront aux molécules de notre environnement, faisant en sorte qu’elles pourraient s’accumuler dans des organismes vivant très rapidement.

Côté santé, il est reconnu que nos globules blancs, notre système immunitaire, ne reconnaissent pas les substances sous 70 nanomètres et pourrait facilement entrer dans notre système sanguin et éventuellement toutes les parties de notre corps si inhalé.

Il a été reconnu que les nanoparticules de dioxide de titanium contenu dans la crème solaire catalyse la formation de radicaux libres sur les cellules de la peau, qui en conséquence cause des dommages à notre ADN ce qui veut dire qu’elles sont cancérigènes.

Une enquête publiée par la Royal Society en GB affirme que l’on doit strictement limiter la propagation de nanoparticules et de nanotubes dans l’environnement.

Que les ingrédients à cette échelle de grandeur devrait passer des tests complets pour vérifier leurs effets avant de les mettre dans des produits.

Le problème, selon John Hepburn de Greenpeace, c’est que personne n’a écouté cette recommandation.

Alors les produits contenant des nanoparticules sont déjà en vente sous la forme de cosmétiques, des écrans solaires, des pièces d’auto et des puces de silicone.

Et c’est donc une question de temps avant que cette liste inclue la nourriture et les produits pharmaceutiques.

Les gouvernements sont lents à réagir et c’est à se demander s’il ne faudrait pas lancer un débat public comme ça a été le cas avec les OGM avant qu’ils réagissent et encadre sérieusement la recherche, le développement et l’introduction de nanomatériaux dans nos vies.

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