10 octobre 2005

CONDITIONS D'EMPLOIS MINIMES

Globalisation des travailleurs, chute vers le bas des salaires

Le bassin mondial de main-d’œuvre vient de gonfler de deux milliards de travailleurs et cela aura sans doute des conséquences néfastes sur nos conditions de salariés.
Un fameux théorème en économie internationale — le théorème Stolper-Samelson — affirme que lorsqu’un pays riche en capital comme le nôtre échange avec un pays qui abonde en main-d’œuvre pauvre comme la Chine : les salaires dans le pays riche chute et les profits augmentent.
Le libre-échange contribue donc à accroître massivement le bassin de main-d’œuvre du pays riche en capital puisque cela permet de produire ailleurs et d’importer le produit.
La demande pour des travailleurs dans le pays riche chute puisque les entreprises sont en mesure d’exporter leurs usines.
Au cours des 20 dernières années les lobbies des entreprises ont tout fait pour créer un marché mondial où les biens et le capital peuvent se déplacer librement.
Pendant ce temps, deux milliards et demi de personnes en Chine, en Inde, en Europe de l’est et en ex-union soviétique se sont joint à l’économie mondialisée.
On assiste donc à un super effet Stolper-Samuelson et ça aura des conséquences dépressives sur les travailleurs canadiens et québécois.
Pas pour rien qu’à Ottawa on ne parle pas souvent de l’effet qu’aura sur nous l’avalanche d’autant de travailleurs à bas salaires sur nos conditions de vie.
Cet événement n’a aucun précédent dans notre histoire.
Auparavant, les pays se joignaient à l’économie mondiale très lentement, mais la globalisation financière a accéléré le processus.
Avant le libre-échange permettait de déplacer des biens à travers les frontières, maintenant il courbe les salaires vers le bas.
Avec l’avènement d’Internet les emplois plus conceptuels risquent d’y goûter aussi.
Les travailleurs canadiens et québécois peuvent s’attendre à une pression vers le bas sur leurs conditions de travail pour les décennies à venir.
La globalisation devrait donc nous motiver à établir de nouvelles règles d’échange équitable de manière à ce que l’économie soit juste pour tous.
Mondialement faudra favoriser l’émergence de syndicats, établir le salaire minimum et de meilleures conditions de travail.
Ça veut dire qu’il faudra que les économies émergeantes devront accepter et imposer des conditions minimales de travail.
C’était le feu vert pour le laisser-aller de l’exploitation des travailleurs dans les économies émergentes et on aurait dû être solidaire avec eux dès le départ, mais vu ses impacts négatifs sur nous, peut-être que ça sera le facteur décisif pour une nouvelle coopération internationale entre travailleurs.

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