03 octobre 2005

LE FEU DU CAPITALISME

Consumérisme : le M. Hyde de la consommation

Parlons maintenant de consumérisme, la tendance à consommer plus que nos besoins l’exigent.

Le consumérisme est une nécessité dans l’économie de marché capitaliste, selon Doug Dowd, un autre chroniqueur de Z Magazine, un site Internet que je ne vous invite vraiment pas assez souvent à visiter. Nous avons un lien direct à partir du nôtre, à droite après nos photos…

Alors ce n’est pas pour rien que le premier chapitre de l’essai de Marx intitulé «Capital» traite des commodités :

Parce que la commodification, la transformation de matière en produit, est une caractéristique essentielle du capitalisme.

Au début c’était les terres, ensuite le travail et maintenant tout est achetable.

Adam Smith avait défendu la commodification. Dans son essai «La Richesse des Nations» il affirmait que la compétition dans des libres-marchés nous amènerait vers le meilleur des mondes.

Faut se rappeler qu’il voulait aussi combattre l’État mercantiliste corrompu et dogmatique de son époque.

…Disons qu’il serait pas mal dégoûté et horrifié par la corruption et le dogmatisme du capitalisme monopolistique d’aujourd’hui.

Adam Smith l’avait écrit et c’était un fait jusqu’au 20ième siècle : le capitalisme n’avait pas besoin de consumérisme…qui est fort différent de la consommation.

On consomme pour survivre, on consume pour s’autodétruire.

Marx avait pourtant vu l’avènement du consumérisme en analysant l’aliénation du travailleur en 1844 : dans le capitalisme, plus le pouvoir de l’argent du travailleur augmente, plus ses appétits deviennent dépravés et inhumains.

Au tournant du 20ième siècle, la productivité et la production avaient augmenté si drastiquement que pour la santé du capitalisme, la consommation irrationnelle était devenue à la fois nécessaire et possible.

C’était la naissance de la gloutonnerie et du gaspillage industrialisé.

Bien sûr, en 1899, un tel comportement n’était possible que pour la classe confortable et pour les masses juste rester en vie était un problème majeur.

Mais tout ça a changé au cours des années 1920 où jusqu’à 1/5 de la population pouvait s’adonner au consumérisme.

Pour que l’étendu du consumérisme atteigne les niveaux que nous connaissons aujourd’hui, surtout aux ÉU, il fallait les stimuli de deux guerres mondiales qui ont provoqué l’avènement de technologies qui allaient amener la productivité à des sommets astronomiques.

On ajoute à ça un complexe militaro-industriel et la publicité et on arrive à l’ère du consumérisme qui finira par brûler les Terre et ses habitants.

***

On parlait donc que la commodification à défaut d’un autre terme, signifiant la transformation de matière vivante ou non en produit était une caractéristique de base du capitalisme.

L’avènement de deux guerres mondiales et les innovations technologiques qui sont nés de ses cendres ont drastiquement augmenter la productivité des industries.

Toute cette belle productivité signifiait plus de stocks à écouler dans le marché alors on a vu la naissance du marketing et de la publicité qui créer des besoins au lieu de tout simplement informer sur les caractéristiques des produits.

Amenant les masses dans les pays riches vers les plaisirs autodestructeurs du consumérisme…

Le consumérisme va donc main dans la main avec le capitalisme monopolistique qui nous enseigne quotidiennement à vouloir ce que nous n’avons pas besoin et ne pas vouloir ce dont nous avons besoin.

Cet enseignement nous vient directement de l’industrie de la publicité qui s’élève à des revenus de 200 milliards par année aux ÉU seulement.

La publicité nourrie nos côtés irrationnels et stimule notre enlisement vers l’endettement : carte de crédit, hypothèque, prêts automobiles tout ça excède 10 trillions aux ÉU (économie mondiale 41 avec 18 zéros) et les paiements mensuels excèdent de loin les revenus.

Le capitalisme, dans sa nature, flatte et stimule nos plus bas instincts.

Être snob, égoïste, sexiste, envieux, glouton, l’avarice, l’auto-promotion.

Le consumérisme nous amène donc droit sur le chemin de l’autodestruction :

La famille nucléaire est tombée en morceau, le 2/3 des couples mariés avec enfants travaillent à temps plein et leurs enfants sont laissés devant la TV pour absorber 6 heures de publicité par jour.

Les gens s’enferment dans leur classe sociale et n’ont rien à foutre de la solidarité dans une économie où les gentils finiront toujours derniers.

On célèbre notre individualité comme s’il s’agissait seulement d’emprunter de l’argent, d’acheter des produits et service et d’avoir du sexe librement et pendant ce temps-là nous avons laissé nos programmes sociaux disparaître comme neige au soleil.

Et tout ça s’approfondi chaque fois qu’une crise survient qui demanderait notre pleine attention collective basée sur la coopération.

À la place, notre culture du consumérisme nous pousse à nous atomiser davantage.

L’avenir n’est pas obligé d’être un géant mur de béton ou une falaise.

Pour changer de direction il ne faut surtout pas se fier à nos dirigeants qui sont issus d’écoles où on enseigne que le capitalisme est le meilleur système de l’univers.

Il existe une alternative et il faut s’activer pour y arriver…si ce n’est pas nous, maintenant, qui le fera?

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