10 octobre 2005

ÉLECTIONS À L'ITALIENNE

Le retour de l'Église dans l'arène politique
Toujours bon de connaître les enjeux électoraux d’un pays, surtout un pays important comme l’Italie qui peut nous donner un indicatif des tendances européennes.
Il y aura donc des élections en Italie le printemps prochain, des élections nationales pour déterminer le contenu du prochain parlement.
Aucun parti n’est en mesure de remporter 50% des votes alors le truc c’est de ficeler une coalition assez forte pour imposer un nouveau cabinet et premier ministre.
On aura aussi besoin d’une majorité de 2/3 pour élire le nouveau président qui remplacera le vieux Carlo Azeglio Ciampi qui a vaillamment tenté d’appliquer les freins sur les ambitions du premier ministre Silvio Berlusconi au cours des 6 dernières années.
Bref, le peuple élit le parlement qui le parlement nomme le président…qui a principalement le pouvoir de dissoudre le parlement.
Jusqu’à présent le droite italienne a essayé sans succès de réécrire la loi électorale en sa faveur.
On pressent que Berlusconi tentera de remplacer Ciampi à la présidence, mais malgré sa domination écrasante sur les médias et ses chirurgies esthétiques en série pour se rendre plus attrayant sa popularité chute en flèche avec le reste de sa coalition de droite.
Un sondage du 26 septembre dévoile que son parti Forza Italia récolterait 17,5% du vote comparativement à 29,4% en 2001.
Il était temps que sa popularité baisse surtout si l’on considère les autres partis avec qui il partage le pouvoir à la Casa della Libertà :
Le parti raciste, anti-immigrant et quasi fasciste Lega Nord; le parti sudiste et neo-fasciste Alleanza Nazionale; et une aile catholique menée par Carlo Casini qui est à la tête du mouvement anti-avortement italien.
C’est le chef de l’opposition qui mène dans les sondages, le progressiste plus au centre à la tête de l’Unione Romano Prodi à 54% contre le 40% de Berlusconi.
Ça veut peut-être dire que la coalition du centre-gauche pourrait renaître de ses cendres…mais le retour de l’Église catholique sur la scène politique pourrait compliqué son retour.
Pendant 40 ans après la deuxième guerre mondiale l’église catholique a contrôlé l’Italie à travers le parti des Démocrates-Chrétiens, mais le parti a été impliqué tellement profondément dans la corruption et la mafia qu’il s’est dissout au début des années 1990.
Mais on peut s’attendre à ce qu’il renaisse de ses cendres et fasse un retour en force pour les élections de 2006.
Si ce n’est pas en prenant le pouvoir directement, l’Église jouera un rôle derrière la scène parce les gros joueurs de la coalition de centre-gauche se disent ouvertement de fervents Catholiques pratiquants.
Se qui divise la gauche qui se demande si elle veut se joindre au mouvement de Romano Prodi ou travailler pour un l’avènement d’un État purement séculaire.
Le premier choix de l’Église pour mener son retour est Ferdinando Casini, le président de la chambre des députés qui voit sa popularité à 6% et qui monte rapidement.
La gauche aura du mal aux cours des prochaines élections, car selon les observateurs elle a du mal a moderniser son discours et son programme au nouvel Europe et ne sera pas en mesure de résister au retour en force de l’Église dans la politique italienne.

Aucun commentaire: