1. Le 35e sommet du G8 à L'Aquila et l'étrange absence des altermondialistes...
2. Harper continue ses «Busheries» : l'hostilité ouverte d'Ottawa envers le président déchu du Honduras
3. 150 ans de prison pour l'escroc financier Bernard Madoff : pourquoi les pdg d'entreprises criminelles ne connaissent pas le même sort?
4. Le sommet des nations unies sur la crise économique mondiale : les réformes nécessaires bloquées par les pays riches
5. Le grand historien Howard Zinn nous rappelle les leçons de la révolution américaine
6. Avant la grande fonte de son cap glacial, le Groenland prend un premier pas vers son indépendance
G8
Les yeux du monde pas en vacances sont sur L'Aquila en Italie pour le 35e sommet du G8
Trouver une réponse à la crise économique globale sera sans doute la priorité du sommet
Comme toujours, les protestations dans les rues sont attendues... quoique pas à une aussi grande échelle que l'on a vu au cours de la dernière décennie
On l'a vu depuis Seattle en 1999 des millions de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer la doctrine du néo-libéralisme
Un programme de privatisation, de déreglementation et de financialisatio globale...
On clame donc haut et fort qu'un autre monde est possible
Et avec la crise actuelle du néo-libéralisme, c'est curieux mais on dirait que le mouvement altermondialiste a frappé une impasse
Aucun des grands réseaux et organisations de la gauche n'ont démontré beaucoup d'intérêt à manifester la semaine prochaine au sommet du G8
Pourtant, en théorie, le moment est idéal pour une grande mobilisation de la gauche européenne...
La raison d'être du G8 a toujours été de faciliter l'élaboration de réponses aux crises qui frappent le capitalisme global
Le G8 a été créé en 1975, le G6 à l'époque donc sans la Russie et le Canada à la suite de deux événements majeurs qui avaient déstabilisé la stabilité politique et économique mondiale
Le premier a été l'écroulement du système de Bretton Woods à travers le déreglementation des marchés des devises en 1971
l'autre a été la crise pétrolière de 1973
donc annuellement le but des rencontres a été de former un consensus parmi les pays les plus riches du monde pour restructurer l'économie internationale
Donc aujourd'hui les États du G8 contrôlent 48% des votes à même le FMI et 46% des votes à la Banque mondiale, et quatre des cinq sièges à veto au conseil de sécurité de l'ONU...
Alors va sans dire que leurs ententes prennent un poids considérable
Pour revenir au manque de mobilisation cette année au sommet du G8 cette année vient des difficultés que doit affronter la gauche européenne cette année
Le problème vient du fait que la gauche semble incapable de formuler une réponse adéquate à la crise actuelle, malgré l'échec évident du néo-libéralisme
Une crise implique nécessairement un appel au changement.
Au moment où je vous parle, donc, un autre monde est non seulement possible, mais il semble maintenant inévitable.
La question à répondre est de savoir quel rôle sera joué par la gauche dans ce vaste chantier?
CANADA HONDURAS
Samedi dernier lors d'une rencontre spéciale de l'OEA le ministre des amériques le canadien Peter Kent a recommandé que le président déchu du Honduras Manuel Zelaya repousse sont retour dans son pays
Kent ajoutait que c'était important de prendre en considération le contexte dans lequel l'armée a chassé Zelaya... en fait de vérifier s'il avait ou non violé la constitution du Honduras
Le lendemain, dimanche donc, avec trois autres chefs d'État, Zelaya a tenté de retourné au Honduras en avion
Mais l'armée a bloqué l'avion et a repoussé 100 000 manifestants voulant le retour de Zelaya
dans le processus l'armée a tué deux personnes et en a blessé au moins 30 autres
Peter Kent a immédiatement blâmé Zelaya pour la violence
En juin dernier, Kent a critiqué Zelaya parce qu'il planifiait de tenir un plébiscite, un gros sondage à savoir si le peuple voulait tenir des consultations pour savoir s'il voulait ouvrir la constitution
Avec les tensions politiques qui s'élevaient au Honduras, deux jours avant le coup d'État, l'OEA a passé une résolution appuyant la démocratie et le règne de la loi dans le pays
Le représentant d'Ottawa à l'OES était pour sa part rester silencieux sur la question
En fait le jour même du coup d'Etat, ce n'est que très tard en soirée, après que tous les pays des amériques aient dénoncé le coup qu'Ottawa l'a fait aussi
Le Canada jusqu'à présent est la seul pays de l'hémisphère à ne pas avoir explicitement demandé le retour au pouvoir du président déchu
Et contrairement à la Banque mondiale, Ottawa n'a pas encore annoncé ses plans de suspendre l'aide au Honduras qui est le plus gros récipiendaire de l'assistance canadienne en amérique centrale
Et Ottawa n'a toujours pas dit si le Canada continuera d'assister le Honduras pour son entraînement militaire
L'évidente hostilité d'Ottawa envers Zelaya est fort probablement motivé par des intérêts privées canadiens et le fait que le président déchu appuyait la révolution bolivarienne menée par Hugo Chavez du Venezuela
Des années 1996 à 2006 les entreprises canadiennes étaient le 2e plus gros investisseurs au Honduras
Et c'est certain que Zelaya ne s'est pas fait des amis chez les compagnies minières canadiennes Breakwater Resources, Yamana Gold et Goldcorp qui sont actifs au Honduras
Qui étaient probablement très déçus d'entendre que Zelaya a décidé de ne plus remettre de concessions minières
Et je suppose que la compagnie qui fait des t-shirt de Montréal Gildan n'était pas trop heureux d'apprendre que Zelaya a augmenté le salaire minimum de 60%
Gildan produit la moitié de ses vêtements au Honduras
il est évident alors connaissant le gouvernement minoritaire de Stephen Harper que Zelaya est détesté parce qu'il prend la route d'autres gouvernement de l'amérique latine qui cherchent à améliorer les conditions des citoyens et à unifier l'amérique du sud
Harper n'a pas caché son dédain pour Hugo Chavez, le qualifiant de dictateur... montrant la stratégie d'Ottawa qui vise à bloquer le virage à gauche de l'Amérique latine...
Et il est évident que leur appui évident au coup d'État fait parti de la même stratégie.
CRIMINELS FINANCIERS
150 ans de prison pour le criminel financier Bernard Madoff est une très bonne chose en soi on le convient
le crime a profondément perturbé la vie de milliers de familles
mais on le sait, la punition n'est pas un substitut pour la prévention
mais au moins la sentence donne l'impression d'un peu de justice pour les victime et peut-être que ça va décourager d'autres crosseurs à voler autant d'argent aux investisseurs
mais ce qui surprend ce n'est pas les 150 ans de prison pour Madoff
c'est que d'autres criminels à col blanc se sortent d'affaire avec peu ou pas de sentence ni d'accusation tout court
En août 2006 une cour fédéral aux EU avait reconnu que les compagnie de tabac majeurs ont participé à une conspiration pendant 50 ans pour tromper le public concernant les risques inhérents au tabac et son effet de dépendance
des dizaines de millions de personnes en sont mortes à travers le monde... mais vous ne trouverez pas de pdg des compagnies de tabac en prison pour autant
Il y a 25 ans des gaz empoisonnés s'étaient échappé d'une usine chimique de Union Carbide à Bhopal en Inde
Des milliers de personnes en sont mortes, avec beaucoup plus blessés et handicapés à vie et le site de l'usine demeure pollué encore aujourd'hui
Malgré des condamnation pour homicide, les directeurs de Union Carbide, maintenant une entreprise fusionnée avec Dow Chemical n'ont jamais été envoyé en prison
en 1989, le bateau pétrolier Exxon Valdez a frappé un récif en Alaska, déversant onze millions de gallons de pétrole sur plus d'un millier de km
ruinant la vie de milliers de pêcheurs industriel et de chasseurs traditionnel
le capitaine a été condamné à des travaux communautaires, Exxon a plaidé coupable à la transgression de lois fédérales sur l'environnement... mais personne n'a été en prison
La liste est extrêmement longue d'abus de droits humains et de destruction causé par les abus des grandes pétrolières en Birmanie, au Nigeria, en Équateur, en Indonésie par Chevron, Shell, Texaco et Exxon...
Avec des avocats courageux et des campagnes de solidarité internationales les victimes ont réussi parfois a obtenir une certaine compensation financière pour leurs souffrances... mais pas un seul haut placé de ces entreprises n'a passé une seule journée en prison
Alors, que penser du 150 ans de Bernie Mafoff et la liberté des autres criminels?
la différence c'est que les victimes de Madoff sont puissants, ils ont les moyens de se payer des avocats, de s'organiser pour obtenir des compensation et un peu de justice
les crimes d'entreprises affectent surtout des communautés pauvres, dans des pays pauvres
alors les pénalités pour des crimes financiers n'ont rien à voir avec des meurtres en séries de grandes entreprises multinationales
ces multinationales ont le pouvoir et l'influence de changer des lois et même la culture en leur faveur pour que leurs actes, même les plus horribles, ne soient pas considérés comme criminels
PAYS RICHES ET RÉFORMES ONU
Le sommet des Nations unies sur la crise économique mondiale tenu entre le 24 et le 26 juin dernier a démontré encore une fois la grave carence de juste distribution de pouvoir au sein de l'ONU
Les pays riches ont bloqué toutes tentatives de sérieuses réformes, spécifiquement dans le secteur financier
La conférence devait adressé les questions d'un système de réserve international et une ouverture politique à l'influence des pays en voie de développement
Pourtant, le sommet a échoué... on n'a pas réussi à adopter un programme d'aide clair et des changements significatifs aux institutions de Bretton Woods : le FMI et la BM
Donc la première conférence majeur sur la crise financière à inclure tous les pays du monde a fini avec les pays riches qui ont bloqué les réformes demandé par les pays pauvres
Contrairement au sommet du G20 à Londres en avril dernier où les discussions étaient menées dans le plus grand secret derrière des portes fermées
les documents sur les négociations à l'ONU circulent librement et donc tous avaient accès aux développement des négociations
Le G77 regroupant 130 pays en voie de développement a tenté d'insérer du texte dans la déclaration finale qui exigeait une série de réformes... alors que les pays du nord, incluant donc les EU et l'UE ont tenté de tout bloquer
À la fin, le document final était vide de toutes propositions sérieuses, effacées, en fait par les pays riches
Alors, malgré tout il y a deux champs qui vont au-delà des anciennes ententes internationales
en premier lieu le besoin pour les pays pauvres d'avoir une influence sur les politiques économiques et financières... incluant le droit d'utiliser des mesures commerciales défensives et d'imposer des restrictions sur le mouvement du capital
Ensuite, le document final de la conférence exige des réformes aux institutions de Bretton Woods, mais rien de très spécifiques et surtout,
rien qui pourrait indiquer que l'on prendra une direction radicalement différente que celle qui a systématiquement détruit des économies nationales au cours des 35 dernières années...
RÉVOLUTION AMÉRICAINE
Avec les fêtes nationales du Québec, du Canada et la fête de l'indépendance du 4 juillet qui vient de passer aux EU j'aimerais vous transmettre les idées du grand historien américain Howard Zinn
Il a récemment publié ses réflexions sur la révolution aux EU pour l'indépendance face à l'Angleterre
Il pose la question ouverte à savoir : est-ce que les américains devaient absolument faire la guerre aux anglais pour y arriver?
Les guerres, même celles que l'on trouve justifiées, sont toujours d'horribles boucheries... et on ne sait jamais exactement combien de personnes y meurent...
Pour la révolution américaine l'estimation est de 25 000 à 50 000... prenons le chiffre conservateur de 25 000 sur une population de trois millions à l'époque
Ça serait l'équivalent aujourd'hui de 2,5 millions de personnes pour repousser l'Angleterre de ses colonies de la côte est américaine
Un gros prix à payer... quand même. Est-ce que ça en valait la peine?
Eh bien l'historien Zinn nous dit que ça dépend pour qui.
Durant l'année avant le début de la guerre révolutionnaire, des fermiers de l'ouest du Massachusetts avaient réussi à sortir le gouvernement britannique sans tirer un seul coup de feu.
Ils s'étaient assemblés par milliers autour des bases des colonels et par surnombre avaient pris le contrôle et chassé les officiels britanniques
C'était un bel exemple de révolution non-violente.
Mais vint les combat de Lexington et Concord et la révolution devint violente en 1775... rendu là c'était les pères fondateurs qui menaient le combat.
Donc les fermiers étaient pauvres et les pères fondateurs étaient riches...
C'est très important si l'on veut vraiment comprendre l'histoire c'est de remarquer les différences de gains et de pertes parmi toutes les couches de la population.
Donc en termes de classes sociales, de genre et d'origine ethnique
pour les amérindiens l'indépendance des colonies américaines était un très mauvaise chose, car auparavant l'Angleterre avait tracé une ligne qui interdisait l'expansion des colonies vers l'ouest
donc pour le prochain siècle la colonisation a eu libre cour vers l'ouest du continent en pillant la civilisation amérindienne
les noirs n'ont pas non plus bénéficier de la révolution américaine... l'esclavage est demeuré... non seulement ça, mais l'esclavage avait été rendu légal à même la constitution
Bien sur, les pères fondateurs des EU étaient plus concerné par la propriété que la vie, la liberté et la poursuite du bonheur lorsqu'ils ont écrit la constitution
Les EU ont pris naissance en étant une société déjà séparée entre les riches et les pauvres, les grands propriétaires terriens et les petits fermiers
en partant, il y a eu des conflits entre les différentes classes sociales... et c'est ce que Howard Zinn veut faire passer comme message : l'histoire de la révolution américaine est avant tout un lutte des classes.
Que nous devons repenser les bienfaits de la guerre... en fait en venir à la conclusion que sous aucun cas la guerre est une issue acceptable
la guerre est par sa nature une tuerie, un abattoir d'un grand nombre de personnes pour des fins qui sont incertaines
Oui, dès qu'un événement historique prend place, il devient ensuite très difficile d'imaginer que le résultat aurait pu être atteint d'une autre manière
Alors, leçon du professeur Zinn : faut comprendre qu'entre la guerre et la passivité, il y a mille possibilités.
Il est totalement faux de croire que c'est l'un ou l'autre.
INDEPENDANCE DU GROENLAND
Le Groenland, avec une population de 58 000 personnes est en train de prendre sa place dans le monde
Et dimanche dernier le Groenland a pris le premier pas vers l'indépendance du Danemark, qui l'a contrôlé depuis 1721
La décision permettra au Groenland de graduellement prendre des responsabilités sur des secteurs comme la justice et l'exploration du pétrole
Cette émancipation suit un référendum tenu l'an dernier où 76% des électeurs ont voté en faveur de la souveraineté
Maintenant, le Kalaallisut, un dialecte inuit est maintenant la langue officielle du pays
Et les gens du Groenland sont officiellement reconnu sous la loi internationale d'être un peule séparé des Danois
Et là, va falloir s'habituer, le gouvernement du Groenland s'appelle maintenant pas son nom Inuit : Na-a-la-ker-sui-sut
Même le gouvernement danois utilise le nom dans ses documents officiels
Mais, c'est sans surprise que le nouveau pays indépendant doit affronter beaucoup de défis
Peu de personnes au Groenland ont une éducation post-secondaire
Beaucoup de problème d'alcoolisme, de chômage endémique de de violence domestique
les dépenses en infrastructure sont très dispendieuses et manque donc gravement à plusieurs endroits où il n'y a pas de routes pour connecter les villes et villages
Et le réchauffement climatique fait fondre à vue d'oeil le cap glacial qui couvre 80% de la surface du Groenland
Donc pendant que des territoires de chasse traditionnels disparaissent en conséquence
Certains y voient de nouvelles opportunités pour explorer et exploiter ce qui pourrait être de vastes réserves de pétrole et de minéraux qui se trouvent sous la surface ou dans les eaux entourant le territoire
Le Danemark restera quand même le partenaire le plus important dans le développement du Groenland, lui fournissant plus de 500 millions en aide chaque année
et l'espoir est que cette aide ne serait plus nécessaire un jour et que le Groenland sera fin prêt pour une indépendance totale
Alors de belles cérémonies ont eu lieu toute la fin de semaine dernière comme le droit à l'auto-détermination des eskimos...
Le président Grimsson de l'Iceland pour rappeler qu'en 1944 son pays était devenu indépendant des Danois
Alors somme toute, pour les gens du Groenland, qui se sont longtemps senti comme des citoyens Danois de seconde zone, cette nouvelle étape de leur histoire leur donne une fierté nationale qu'il n'ont jamais connu avant
27 septembre 2009
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