1. Pas une autre élection fédérale! Pourquoi les Canadiens n'aiment pas la démocratie
2. Les abris fiscaux : Ottawa ne traite pas les riches comme vous et moi par rapport à la fiscalité
3. La torture made in Canada : comment nous violons allègrement une convention de l'ONU depuis les événements du 11 septembre 2001
4. Signature de l'entente commerciale entre le Québec et l'Ontario : que nous cache le discours obscur des technocrates?
5. À la suite du premier sommet nord américain du président Obama : peut-on être prévoir une révision en profondeur de l'ALENA?
6. L'éducation et la santé plutôt que les bombes : une nouvelle sécurité durable pour le 21e siècle
UNE AUTRE ELECTION FEDERALE
C'est confirmé. Le gouvernement de Stephen Harper ne sera pas renversé, ce vendredi
Le Bloc québécois lui accordera son vote tandis que le NPD, qui s'était toujours vanté de voter contre les conservateurs, l'imitera probablement.
Mais, la possibilité d'une élection imminente pour remplir le parlement à Ottawa fait chialer plus d'un citoyen canadien
Ça me fait toujours rire d'entendre un soupir collectif comme ça... ah non, pas une élection!
Le premier ministre Harper a été le premier à se lamenter après l'annonce du chef libéral Michael Ignatieff de vouloir faire tomber le gouvernement minoritaire des libéraux
La réponse de Harper a été de dire qu'il n'a pas rencontrer un seul canadien qui voulait une élection
Pourtant, dans une démocratie idéale, du moins à mes yeux, nous serions tous constamment impliqués dans le processus politique
Sous notre système, la politique veut dire élection, alors, plus il y en a, plus on se rapproche d'une véritable démocratie
Ça garde les citoyens engagés et les partis politiques sur le qui vive
Sous une majorité stable, tout le monde s'endort pour quatre ans
Et imaginez qu'est-ce qui pourrait bien sortir d'Ottawa si Harper avait un gouvernement majoritaire...
Donc au lieu de brailler sur le fait que nous avons une autre élection, faudrait plutôt voir ça comme un devoir de citoyen
En plus de ça, pourquoi n'avons nous pas fait une grosse pression collective pour que la coalition prenne le pouvoir en début d'année si aller voter nous dérange tant que ça?
Le gouvernement minoritaire en poste actuellement est tellement déconnecté de la réalité, du point de vue de la majorité des canadiens que ça m'étonne que nous ayons pas un gouvernement minoritaire libéral
Qui au moins aurait le mérite de refléter l'avis d'un plus grand nombre, et pourrait aussi s'entendre plus facilement avec le NPD et le Bloc
Et si l'on prend en considération que le nombre d'électeurs qui prennent la peine d'aller voter tend à baisser
Ce qui réduit le nombre de groupes auxquels les politiciens doivent porter attention
... augmentant, du coup, la force et l'importance électorale des groupes de pression, comme les fanatiques religieux et les rednecks de l'ouest
S'il y a un problème avec cette nouvelle élection, c'est que voter est la seule option qui nous est offerte pour notre participation en politique
Et voter c'est un exercice répétitif et sans grande signification
Mais le geste implique que nous devrions voter pour des gens en faveur d'agrandir le champ de notre participation démocratique, pas le contraire
ABRIS FISCAUX
Est-ce que les gens riches et puissants reçoivent un traitement spécial de la part de nos gouvernements?
L'absence d'attention du public fait toujours en sorte que oui
et c'est le cas à Ottawa pendant que l'on s'occupe là bas d'une enquête qui donne tout à fait l'impression de favoritisme envers les riches
C'est le cas d'une centaine de Canadiens fortunés qui auraient violés la loi fiscale canadienne en cachant leur argent dans des comptes en banques au paradis du Liechtenstein.
Personne va questionné le zèle avec lequel les autorités canadienne s'assure que les gens normaux paient chaque cents de taxe qu'ils doivent
Sauf que le gouvernement semble perdre sa motivation lorsque ça concerne les riches, même si les experts estiment que le Canada perd des milliards de dollars en revenus chaque année parce que les riches cachent leur argent dans les paradis fiscaux
Les 100 canadiens avec des comptes au Liechtenstein sont tombé sous enquête parce que les détails de leur comptes ont été rendu aux autorités canadiennes il y a un an et demi par la police allemande
En allemagne, le dévoilement du contenu des comptes facilitant la fuite fiscale a causé tout un tollé, menant à la condamnation d'un des chef de file en affaires du pays
Toujours en Allemagne, 450 enquêtes sont en cours
Même en Italie ce cas a fait du bruit, avec les noms de riches participant à cette fuite fiscale publiés dans les médias
Au Canada, la centaine de riches doivent à peu près 17 millions en taxes, en intérêts et en pénalités...
Et jusqu'à présent 3 millions ont été collectés
mais aucune poursuite encore pour évasion fiscale
L'approche très douce d'Ottawa envers eux, en comparaison à la réaction allemande, est un peu troublante
Surtout en cette période de crise financière globale qui a poussé les autres pays de l'ouest à s'en prendre aux abris fiscaux
Aux ÉU, on court après 52 000 citoyens qui auraient eu des comptes avec UBS, la plus grande banque suisse
UBS a été poursuivi pour 780 millions $ pour avoir aidé des riches états-uniens à cacher leurs actifs
Peut-être que le gouvernement Harper travaille vigoureusement pour s'assurer que les riches canadiens ne soient pas en mesure de cacher leur argent aussi facilement
Mais on en sait rien... et on peut en douter! Surtout que tout se fait derrière des portes closes, loin des yeux du public
TORTURE CANADIENNE
J'ai vu un très bon reportage au Discovery channel, il y a quelques semaines, sur des techniques d'interrogation de suspects lié à des crimes violents...
C'était très concluant : la torture comme méthode pour faire avouer le suspect ne fonctionne pas... et mène plus souvent qu'autrement à de fausses déclarations
Juste ça serait assez pour que l'on soit contre, mais en plus il s'avère que moralement, la torture est indéfendable
Chaque année en juin l'ONU marque le journée internationale en appui aux victimes de la torture
Or beaucoup de pays membres de l'ONU la pratique encore aujourd'hui, et dans plusieurs cas, ouvertement
La torture est une horreur, et semblerait que sur papier du moins, il y a un consensus global pour reconnaître ce fait
Mais le Canada est un pays où les liens politiques à la torture, au cours des dernières années, sont indéniables
On a qu'à penser au jeune canadien Omar Khadr qui croupi encore dans la prison de Guantanamo à Cuba
Y'a Maher Arar, le Canadien qui a été torturé dans une prison en Syrie avec l'aide de nos services secrets
La torture fait partie intégrante de la relation politique du Canada au monde depuis les événements du 11 septembre 2001
l'avis voulant que la torture fonctionne et qu'elle est nécessaire semble plus que jamais gagner en popularité, ici
Il y a aussi le cas d'Abousfian Abdelrazik
Le Canadien qui a visité sa mère malade au Soudan, le Service canadien du renseignement de sécurité avait recommandé au Soudan de le mettre en état d'arrestation, basé sur de la fausse information
Le gouvernement canadien a donc joué un rôle direct dans le cas de torture de M. Abdelrazik
Au lieu d'intervenir et d'empêcher ses mauvais traitements, le SCRS est allé sur place l'interroger en prison
C'est un exemple de comment l'État canadien retourne l'arsenal de sécurité contre ses propres citoyens
On peut parler aussi du programme du certificat de sécurité, dirigé en ce moment vers cinq résidents permanents en Ontario et au Québec
Contre qui on a déposé ce fameux certificat de sécurité, qui permet de mettre en détention, même de déporter des gens dont on croit qu'ils participent à des activités terroristes
Et ce, sans même avoir l'occasion de connaître les charges ni une présentation publique des preuves
Les tentatives de déporter des gens vers des pays qui pratiquent la torture est une violation de l'engagement du Canada dans la convention de 1984 l'ONU contre la torture
Donc au Canada, les gens contre qui on utilise la législation du certificat de sécurité perdent automatiquement leur humanité, se trouvant dégradé au niveau où la torture devient une possibilité
Le Canada a reçu beaucoup de critiques concernant son traitement de prisonniers afghans, dont plusieurs ont été torturés
En 2008, amnesty internationale a lancé une poursuite contre le gouvernement canadien qui vise a arrêter le transfert de prisonniers afghans aux prisons afghanes
Le mois dernier, la dernière étape de la poursuite visait à savoir si le Canada savait que les prisonniers transférés allaient être maltraités
À Ottawa, le gouvernement conservateur tente de mettre une fin aux procédures qui devraient se poursuivre cet automne
D'autres cas de torture, racontés par les Canadiens Maher Arar et Abdullah Almalki démontrent que le Canada a pris un mauvais tournant, se rendant complice de cette violation d'un droit humain fondamental
Alors même si nous avons signé la convention de l'ONU contre la torture, les actions de notre gouvernement montre que notre engagement ne vaut pas grand chose
ALENA REVISION
Lors du premier sommet nord américain de Barack Obama au mois d'août, les chefs des trois États ont omis de parler de l'ALENA, l'accord de libre échange nord américain ou de ses ramifications
Notamment le projet obscur du partenariat pour la sécurité et la prospérité
malgré le fait que le traité était l'origine de ces rencontres annuelles, les résultats négatifs de l'ALENA l'ont rendu plus une source de honte qu'une réalisation politique positive
Les chefs d'États nord américain souhaitent peut-être, avec raison, de se distancier de l'ALENA, la chose qui était supposé améliorer la vie de l'ensemble des nord américains
Mais les citoyens canadiens, mexicains et états-uniens continuent de mettre de la pression pour une révision en profondeur de l'ALENA, menant à une renégociation du traité
Durant les primaires démocrates de 2006, l'ALENA avait été sali par les candidats à la présidence Obama et Hillary Clinton, jurant qu'ils allaient revoir la patente de fond en comble
le tout, dans le but de recevoir les votes des travailleurs, souvent sans emploi, qui voient l'ALENA comme une source de problèmes dans leurs vies
Les sondages démontrent qu'une majorité dans les trois pays n'ont que des choses négatives à dire sur le traité signé en 1994 entre les ÉU, le Canada et le Mexique
Lors des 10e et 15e anniversaires de l'ALENA, on a remarqué aucune croissance au Mexique et des pertes massives d'emplois aux ÉU
Nulle part au monde a-t-on vu une intégration régionale aussi rapide et extrême dans le monde qu'en amérique du nord avec l'ALENA
Une entente qui a détruit les barrières aux échanges et aux investissement telles que des tarifs protecteurs et des préférences locales
L'ALENA a démantelé des programmes sociaux, étendu le monopole de propriété intellectuelle, bien au-delà des exigences de l'OMC
Ce que l'ALENA a fait n'est pas comme l'UE... L'ALENA a totalement ignoré l'impact potentiel d'immigration de ses propres mesures
et a refusé de mettre des fonds de côté ou des stratégies de transitions pour tenir compte de l'asymétrie énorme entre les économies impliquées
L'économie du Mexique est 1/15e de la taille de celle des EU, des millions de familles vivent dans une pauvreté extrême
L'ALENA n'a pris aucune mesure pour s'occuper de cette inégalité... se fiant plutôt sur le marché international pour résoudre les problèmes
Mais, si l'on mesure uniquement le niveau d'intégration économique, l'expérience de l'ALENA a été un succès
La frontière des EU et du Mexique est devenu la région la plus intégrée au monde... 35 millions $ en marchandise traverse la frontière chaque heure
Les échanges au total entre les trois pays a plus que doublé, triplé dans le cas des EU et le Mexique
Allant de 81,6 milliards $ en 1993 à 266,6 milliards en 2004
De notre côté, les Canadiens se sont plaint de la perte de contrôle souverain sur notre économie, et notre capacité à faire du développement durable de nos ressources naturelles a mangé un coup à cause de nos exportations obligatoires aux EU inclue dans l'ALENA
Au Mexique, l'ALENA a été la cause de déplacements massifs, surtout de fermiers, victimes de l'arrivés des produits agricoles des EU...
Des milliers de travailleurs ont perdu leur emploi, les poussant vers la précarité, surtout les femmes : obligées d'aller vers des emplois sans bénéfices, ni sécurité, et au salaire minimum
Mais il n'y a pas que des perdants avec l'ALENA, l'entente a été forgée avec la participation directe des entreprises transnationales
La libéralisation des échanges et des investissements leur ont permis de développer des stratégies régionales leur donnant l'occasion de prendre pleinement avantage des ressources naturelles, le cheap labour et les subventions gouvernementales
Le tout, à des coûts à long terme pour la société : tel que la perte de contrôle sur nos vies
Nous sommes à un point critique de l'intégration continentale, soit que l'on approfondi l'ALENA, avec son obsession pour l'exportation, la perte d'emploi et la mobilité du capital
Ou nous trouvons le moyen de réformer notre intégration continentale de manière a créé une relance économique plus juste et équitable, réglementé pour favoriser les gens au bas de l'échelle
Au Canada, la société civile demande surtout une élimination de la clause de proportionnalité qui exige que nous envoyons notre pétrole aux EU, même en période creuse
on aimerait aussi que soit éliminé le fameux chapitre 11, la clause qui donne le droit aux investisseurs de poursuivre les gouvernements s'ils sentent que leur droit d'accumuler du profit est brimé
Ce chapitre est controversé parce que ça permet aux entreprises de renverser des lois visant à protéger la santé et la sécurité des citoyens qui couperait dans leur profits
Et dans ces poursuites, le tribunal penche en faveur des entreprises presque chaque fois
Felipe Calderon le président mexicain farouchement néolibéral s'oppose à la renégociation
Obama semble comprendre les conséquences néfastes de l'ALENA, mais il a dit en avoir beaucoup à faire en ce moment avant d'aller à la table de négociations
Et notre bon gouvernement Harper, aussi, ne semble pas vouloir toucher à l'ALENA, sauf pour approfondir ses pires aspects
SÉCURITÉ DURABLE
Vous connaissez le développement durable, laissez-moi maintenant vous parler de sécurité durable...
La combinaisons de multiples crises en simultanée : financière, économique, l'inégalité sociale qui s'agrandis, la puissance militaire, l'insécurité alimentaire, les changements climatiques, bref, les gouvernements et les citoyens du monde ne manquent pas de défis
Et dans ce contexte nous devons repenser en profondeur la notion de sécurité afin d'amener le monde sur la bonne voie... une voie durable
À part des dépenses folles dans le budget militaire, chose que nous connaissons au trop bien au Canada...
Peut-être si nous regardions du côté des sources d'insécurité et que nous agissions là, non seulement on économiserait des sous que l'on pourrait remettre dans nos services sociaux qui en ont grandement besoin, mais on pourrait atteindre un niveau de sécurité plus stable et étendu
En GB on a commencé cette réflexion, en regardant attentivement les impacts des changements climatiques sur les divisions socio-économiques, la marginalisation et les migrations massives
j'espère que l'on verra que combattre les changements climatiques n'a rien à voir avec l'industrie militaire et tout à voir avec une transition massive de notre économie vers l'utilisation minimale de carbone
Et globalement, tenter d'imposer la sécurité sur un monde profondément divisé ou des majorité marginalisée peuvent rapidement devenir violent ne peut pas se faire uniquement par les armes
On le voit, surtout en cette période où on mène des guerres irrégulières, où quelques milliers d'insurgés en Irak ont pu résister à 200 000 troupes de l'armée la mieux équipée au monde durant six ans
... et la guerre en Afghanistan qui entre dans sa 9e année
Cette mentalité de la sécurité globale par les armes doit être changé, elle est non seulement inefficace, elle est aussi contre-productive
Il y a des lueurs d'espoir, par contre, y'a des gens qui réfléchissent sérieusement sur le sujet de la sécurité durable...
Le Center for American Progress à Washington a publié un rapport important à ce sujet, cherchant à faire le lien entre sécurité nationale, sécurité humain et collective
Cette semaine, le centre pour la sécurité global à Genève a publié un rapport sur la sécurité durable nationale faisant parti de son programme sur la mondialisation et la sécurité transnationale
Le Oxford Research Group, un petit think tank britannique, a commencé un projet en 2006 intitulé Moving Towards sustainable security, global responses to global threats
Faisant aussi des liens entre les divisions socio-économiques, les contraintes environnementales et la marginalisation comme des déterminants importants d'insécurité
... et d'y répondre non pas avec des politique militarisées mais avec une approche qui ciblent les causes
On peut tout savoir là-dessus en allant à leur site www.sustainablesecurity.org
C'est très inspirant ce qu'on y trouve, même épatant de voir comment loin ils vont avec aussi peu d'argent
En comparaison, le coût d'un seul avion de chasse F-35 pourrait financer le programme de recherche du Oxford Research Group pour plus de 150 ans
27 septembre 2009
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire