Au menu:
1. Bon débarras! Bilan des 10 ans au pouvoir de Tony Blair
2. La Banque Mondiale nous dit quelque chose que l’on savait déjà : les Palestiniens ne vont pas bien…
3. Le mépris de Stephen Harper pour les droits humains et les conventions de Genève
4. Turquie : la lutte entre les islamistes modérés et les séculaires
5. Union Africaine : manque de fonds criant
6. Le filet américain se referme sur le Venezuela
TONY BLAIR
Enfin, après 10 ans au pouvoir, le premier ministre de la GB Tony Blair démissionne…
Le géniteur de la pseudo 3e voie, vous savez, l’idéologie politique creuse qui n’est en fait que de la droite soft… celle qui a inspiré de grands leader comme André Boisclair et Ségolène Royal…
Celui qui a perfectionné le discours politique sans contenu, rempli de buts vagues… des discours qui inspirent Jean Charest…
Mais c’est aussi, enfin, la fin du fameux pragmatisme de Blair… et par pragmatisme on entend, quand tout est dit et fait, servir les personnes et les institutions au pouvoir, beaucoup comme savait le faire Lucien Bouchard et Bill Clinton.
Blair a été élu en 1997 car on l’a dépeint comme un modéré.
Il promettait un changement profond par rapport aux méchants conservateurs… mais 10 ans plus tard il est facile de constater que son administration s’est spécialisée dans la tâche de plaire aux riches.
Il y a maintenant 68 milliardaires dans son pays, 3 fois plus qu’en 2003.
Au cours des 5 dernières années les 1000 britanniques les plus riches on vu leur actifs augmenter de 79%, alors que les 30% des plus pauvres n’ont rien gagné du tout.
Les taux de pauvreté pour les adultes en âge de travailler et sans enfants sont à leur plus haut depuis 1961.
Et les impôts retirés des entreprises ont été coupé à un point ou ils sont plus bas qu’aux ÉU… faut le faire!
La vague de privatisations a été beaucoup plus loin que sous le règne de Thatcher : les écoles, les prisons, les hôpitaux, les transports sous-terrain et aérien, etc.
Dans un rapport récent de l’UNICEF calculant la pauvreté chez les enfants dans 21 pays riches, la GB tombe au dernier rang
La GB a le 2e taux de mortalité infantile parmi les 24 pays les plus riches, les enfants du Royaume Uni risquant 2 fois plus la mort que les Suédois de moins de 5 ans.
Et avec tout ça, la GB a le plus bas taux de réglementations et de normes du travail des pays de l’OCDE… avec le résultat que les accidents au travail augmentent à une vitesse inquiétante…
Sous Blair, la participation aux élections générales a chuté… de 72% en 1997 à 60% en 2005… le plus bas taux d’Europe… et pendant ce temps là la population des prisons a augmenté : de 60 000 à 80 000 personnes, le plus haut taux d’Europe.
Et bien sûr, le bilan de Tony Blair n’est pas complet sans parler de sa politique étrangère désastreuse : le bombardement de l’Irak en 1998 et de la Yougoslavie en 1999; l’appui de la Russie dans son assaut de la Tchétchénie en 1999 et d’Israël l’été dernier sur le Liban…
La GB a armé l’Indonésie et l’a appuyé dans son attaque contre sa province d’Aceh en 2003 et a fortement appuyé des régimes brutaux en Colombie, Arabie Saoudite et l’Ouzbékistan.
Et enfin, Blair laisse derrière lui deux guerres injustifiables : l’Afghanistan et l’Irak…
Donc si jamais vous entendez un autre candidat s’identifier à Tony Blair et sa fameuse 3e voie… SVP, riez de lui ou elle et surtout… ne lui donner pas votre vote!
BANQUE MONDIALE ET PALESTINE
À quelques semaines du 40e anniversaire de l’occupation des territoires palestiniens par Israël, trois semaines avant des protestations universelles contre cette oppression contre les populations de la Cisjordanie et de Gaza…
Un tout récent rapport de la Banque mondiale – pas du tout reconnu pour ses positions pacifistes et de gauche – révèle ce que tous les gouvernements du monde savent mais ne font rien pour arranger.
Le rapport affirme que la solution de deux états vivant côte à côte est impossible sous les restrictions et les appropriations de territoires illégales d’Israël.
Selon le rapport, la Cisjordanie a été fragmenté en 10 ghettos séparés, une séparation accentuée par la présence illégale de 250 000 colonisateurs juifs qui exercent un contrôle sur 50% de la Cisjordanie.
Et le fameux mur de sécurité qui sépare la Cisjordanie d’Israël, nous dit le rapport, excède de loin les besoins sécuritaires d’Israël et semble plutôt contribué à l’appropriation de territoire.
Bien que le rapport de la BM amène une voix sérieuse de plus à la chorale mondiale des dénonciations des violations d’Israël… il y manque un élément central : en effet on ne trouve aucune mention de l’effet désastreux des sanctions économiques imposées sur les palestiniens depuis le début de l’an dernier.
Des sanctions qui cause la destruction de l’économie palestinienne parce que le monde n’approuvait pas la prise du pouvoir du Hamas… pendant, rappelons le, des élections justes et transparentes supervisées par nul autre que l’ex président américain Jimmy Carter.
Mais au moins le rapport dénonce le système étourdissant de permis et de cartes d’identités qui empêchent les palestiniens de se déplacer à même leur territoire.
En fait les obstacles aux déplacements ont augmenté de 44% depuis la fin de 2005…
On le voit, en ce moment, l’existence d’un État palestinien indépendant sous ses conditions, est impossible.
Et l’État d’Israël tarde toujours a démontré ce qu’il veut faire avec les 3 millions de personnes en Cisjordanie qui manquent cruellement de terres fertiles, d’eau, d’habitation et surtout… de liberté.
Tout ça, écrit noir sur blanc dans un rapport de la BM, pendant que le monde se plie en 4 pour défendre le droit d’Israël d’exister et de se défendre… comme le fait si bien notre cher Stephen Harper. On en reparle.
TURQUIE : SÉCULAIRES VS. PEUPLE?
Récemment la Turquie a passé de proche de vivre un coup d’état militaire.
À la fin du mois d’avril, devant la possibilité qu’un ministre modérément islamiste devienne président… les généraux de l’armée ont menacé de renverser son gouvernement sous l’excuse de protéger l’État laïque.
Lorsque la minorité de parlementaires laïques ont boycotté la nomination du président, la cour constitutionnelle a invalidé le vote pour le ministre islamiste sous prétexte qu’il n’a pas pu recueillir le 2/3 des votes des parlementaires… quelque chose qui n’avait jamais été essentiel auparavant.
Ce coup d’état soft démontre que les laïques ne sont pas toujours les bons gars en lutte vaillante contre les méchants islamistes.
Les laïques sont donc en mode d’urgence, de peur de perdre leur pouvoir sur la Turquie. Ils crient donc au danger de l’entrée de la religion dans la politique, un danger constaté par seulement 22% de la population lors d’un récent sondage…
Pire, au cours des 5 dernières années, le gouvernement mené par le parti islamiste modéré l’AKP a su gardé la religion loin de la politique tout en améliorant les droits des minorités.
Essentiellement, les observateurs remarquent qu’il n’y a pas de réel danger que l’État Turque se soumette à l’Islam, c’est plutôt les laïques qui sont en état de panique et qui voient leur pouvoir s’effriter…
Si on regarde de plus près, on remarque que la confrontation entre l’AKP et le noyau laïque, avec les militaires à leurs côtés, n’oppose par seulement une vision spirituelle différente, mais aussi et surtout une perspective de classe sociale.
D’un côté on a se que l’on surnomme les Turques blancs, qui domine l’armée, la bureaucratie, le judiciaire et l’éducation…
De l’autre, une coalition d’une sous classe d’entrepreneurs venant de la région plus asiatique de la Turquie.
Les deux groupes sont profondément musulmans… et les deux valorisent la démocratie à un certain degré.
Et une autre différence marquante : de plus en plus la population reconnaît que les islamistes modérés ne tombent pas facilement dans la corruption… contrairement à leur compatriotes laïques.
Donc côté bonne gouvernance et respect de la démocratie, ce sont plutôt les islamistes qui donnent l’exemple en Turquie!
Et maintenant avec des élections venant le 22 juillet prochain, les laïques continuent d’agiter le spectre de l’entrée de la religion dans l’État au cours de leur campagne électorale.
En contraste, l’AKP se défend avec son dernier mandat d’un gouvernement fort et incorruptible, la production d’une forte croissance économique et une réforme politique progressiste.
L’argument laïque est basée sur les fondements de l’état turque au début du dernier siècle… moment ou on croyait que la modernité était impossible avec la présence de la religion…
Et depuis, en Turquie on est peut-être tombé dans une stratégie autoritaire voulant que le pouvoir suprême demeure toujours entre les mains de la minorité laïque et non pas entre les mains de tous les citoyens.
Pas pour rien que les laïques s’entendent si bien avec l’armée turque!
HARPER ET LES DROITS HUMAINS
Je vous rapporte maintenant les propose de Murray Doblin, un des chroniqueurs de l’excellent site progressiste rabble.ca
Il demande à ce qu quelqu’un pose la question à Stephen Harper concernant son point de vue sur la convention de Genève et les droits humains en général…
Rappelons que Harper avait repoussé les plaintes concernant la torture de prisonniers taliban comme étant des accusations sans fondements – on a vu que c’était plutôt le contraire –
Harper a même dit que certaines personnes s’inquiètent plus du bien être des insurgés taliban que des soldats canadiens…
Et selon Murray Doblin ces commentaires semblent démontrer un mépris pour les conventions de genève.
Et lorsqu’il s’agit de droits humains internationaux inscrits dans la charte de l’ONU ou des conventions de Genève, Harper a toujours manifesté un certain dédain…
Que nous dit la convention de Genève? Bien qu’on ne doive pas torturer des prisonniers et qu’on ne devrait pas cibler des civils lors d’une guerre…
Mais c’est précisément ce qu’a fait Israël lors de son invasion du Liban l’été dernier : une attaque gratuite qui a fait quelques 1400 morts civils…. Une attaque approuvée par Stephen Harper comme étant juste.
Et pas un mot de Harper non plus pour dénoncer la violation quotidienne des droits humains des palestiniens dans la bande de gaza…
Le mépris manifeste de Harper pour les droits fondamentaux s’est aussi manifesté lorsqu’il a coupé le programme permettant aux groupes minoritaires canadiens de déposer des plaintes à la cour suprême.
Dobbin affirme qu’aucun premier ministre de l’histoire du Canada n’a démontré autant de mépris pour la convention de Genève, les droits humains, mais surtout, pour les minorités du Canada, les gens qu’il est supposé protéger… et sa nature fait en sorte qu’il ne devrait pas rester au pouvoir.
L’UNION AFRICAINE MANQUE DE FONDS
Les forces militaires de l’union africaine au Darfour sont sur le point de l’épuisement, voire de l’écroulement….
Un développement inquiétant qui mine les efforts de la communauté internationale qui souhaiterait y déployer des renforts de l’ONU.
La première grande mission de paix de l’union africaine est lourdement handicapée par le manque de fonds et d’équipement.
Plusieurs soldats de l’union africaine n’ont pas été payé depuis plusieurs mois… les troupes sont donc en train de s’effilocher diminuant du coup sa capacité à protéger les civils du Darfour et les travailleurs humanitaires…
Et cette crise arrive au même moment ou le gouvernement du Soudan a repris ses bombardements aériens du Darfour…
Je rappelle que la violence au Darfour a commencé en février 2003 lorsque l’armée de la libération du Soudan a pris les armes contre le gouvernement soudanais islamique, l’accusant de discrimination contre les tribus noires.
Le Soudan a répliqué en entraînant et en armant une milice arabe connu sous le nom de janjaweed qui a tué des centaines de milliers de personnes et qui a chassé 2.5 millions d’autres de leur demeure.
La présence de l’Union Africaine au Soudan a été établie en 2004.
Mais se trouve en ce moment dans un état très précaire à la suite de plusieurs mois sans fonds et sans réserves.
Pour améliorer la sécurité, le Rwanda et le Nigéria on envoyé 1500 troupes l’an dernier…
Mais le Rwanda menace maintenant de se retirer s’il ne reçoit pas de soutient financier de la part des pays de l’ouest.
L’union africaine veut que l’ONU investisse dans sa mission au Darfour mais qu’elle demeure en charge des opérations.
Mais ce n’est pas le genre aux pays de l’ouest de fournir les fonds sans avoir le plein pouvoir sur les opérations…
Pourtant c’était une promesse des pays riches avant même les déploiements des forces de l’union africaine : allez au Darfour et nous paierons la facture.
Et voilà que l’on revient sur notre promesse… de sorte que l’on a mis les troupes de maintien de la paix de l’union africaine dans une situation plus que difficile : leur soldats se font tués et le monde entier regarde, inactif, pendant que leurs ressources s’épuisent et que les gens que nous étions supposés défendre continue de souffrir…
VENEZUELA : RENDEZ-VOUS AU COIN AMÉRICAIN
Avec tout ce qui se passe de mauvais dans le monde il ne faut jamais oublier qu’il existe des élus qui essaient vraiment d’améliorer le sort de leurs citoyens…
Ces élus commettent, aux yeux des riches et des puissants du globe, le péché impardonnable de mettre la démocratie et les droits avant les profits d’un groupe d’actionnaires.
Ces élus sont dénoncés comme étant des démagogues, des communistes, voire des dictateurs.
Vous avez bien sûr deviné que je parle d’Hugo Chavez au Venezuela qui depuis son élection goute aux méthodes soft de renversement de la part de Washington.
La nouvelle stratégie de renversement de gouvernement démocratiquement élu a été perfectionnée contre la Serbie en l’an 2000.
Lorsque Milosevic a été chassé du pouvoir en l’an 2000, la Serbie a été ouvert à une vague massive de privatisations : les industries publiques, les entreprises, les ressources naturelles ont toutes tombées comme par magie entre les mains d’entreprises US et transnationales.
Les nations qui ne se plient pas à l’hégémonie néo-libéral, à la globalisation financière, deviennent inévitablement la cible de plan bien mené pour renforcer l’opposition, d’organiser des groupes de citoyens à travers une propagande efficace.
Et maintenant Washington tourne ses efforts vers sa plus grande menace en Amérique latine, plus particulièrement le Venezuela.
Contrairement au Canada ou on a remis tout notre pétrole aux entreprises privées, le Venezuela sous Chavez a complètement nationalisé sa ressources et l’utilise pour le développement du pays.
Le PDVSA contrôle les réserves que l’on dit potentiellement plus grandes que celles de l’Arabie Saoudite...
C’est sur et certain que les grands investisseurs voudraient mettre leur main sur le PDVSA la 2e plus grande entreprise d’Amérique latine…
En fait c’est ce qu’ils faisaient au cours des années 1990… jusqu’à temps que Chavez y mette fin.
Non seulement il a renversé la tendance mais il a fait inscrire dans la loi fondamentale du pays l’interdiction stricte de privatiser le pétrole.
Et ce qui est plus inquiétant pour Washington et ses amis les transnationales c’est que la vision de Chavez se répand dans le reste de l’Amérique latine…
La Bolivie et l’Équateur prennent le contrôle de leurs hydrocarbures, aussi.
Mais comme ça été le cas en Serbie, en Georgie et en Ukraine, Washington déploie ses forces à Caracas au Venezuela avec l’intention de se débarrasser de la menace.
Un coup d’état en avril 2002, des manipulations électorales, l’organisation de protestations anti-gouvernementales… presque tout a été lancé à l’administration de Hugo Chavez.
Un élément nouveau de la stratégie consiste a installé de American Corners dans le pays cible, des sortes de mini ambassades.
Par hasard, on remarque que les American corners, rempli de propagandes pro-US, sont plus nombreux dans les pays ou l’on cherche à renverser le gouvernement.
L’ex-Yougoslavie en a 22, l’Ukraine 24, la Biélorussie 11, la Russie 30 et l’Irak 11.
Le Venezuela a la chance d’en avoir 4 pour l’instant, la plus grande concentration d’Amérique latine, mais les EU finance aussi des centaines d’organisations anti-Chavez pour la somme de 5$ millions par année.
Un reportage de Reuters dévoile que l’opposition au Venezuela est en train d’apprendre les tactiques utilisées pour renverser le gouvernement Serbe, du même homme, le colonel US à la retraite Robert Helvey
Les tentatives de déstabilisation viendront au cours des prochaines semaines sous la forme de protestations anti-Chavez massives…
Concernant les actions du gouvernement contre une station de TV privée, RCTV.
Une des stratégies sera de provoquer les forces de l’ordre avec des attaques violentes, et ensuite e blâmer le gouvernement de répression si jamais il y a une réplique un peu musclée…
Mais ce que les manifestants ne savent probablement pas c’est qu’ils sont des pions, des outils dans une stratégie globale d’ouverture de la planète à l’hégémonie du marché, du capitalisme sauvage et d’un monde dominé par les tyrannies privées que sont les transnationales…
Tâchons, nous, ici, au Québec, de ne pas tomber trop profond dans le piège!
16 mai 2007
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