1. L'Industrie militaire et les changements climatiques : pourquoi nous évitons de critiquer le plus grand responsable du réchauffement planétaire...
2. La Banque mondiale et son président Paul Wolfowitz : une réputation à refaire ou une institution à se défaire?
3. Au lendemain de la Journée des travailleurs : une vision utopiste pour l'émancipation de 80% de la population...
4. Le géant du biotech Monsanto et son monopole sur les semences de soya : journée fatidique pour la souveraineté alimentaire, demain, à Munich!
INDUSTRIE MILITAIRE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Avec la journée de la Terre qui vient de passer… l’environnement, l’écologie, la biosphère, les verts… bref l’avenir de la planète fait les manchettes et les couvertures de magazines…
Et dans toute cette narration verte dans les médias je suis tombé sur le texte de Don Fitz, rédacteur en chef de Synthesis/Regeneration: A Magazine of Green Social Thought…
Dans tous ces débats pour contrer les changements climatiques, il manque un incontournable…
L’industrie militaire, le seul secteur de l’économie qui pourrait réduire ses émissions de GES de plus de 100%...
L’activité militaire est le seul type d’activité que sa raison première d’être est la destruction…
On doit absolument considérer l’action militaire au premier plan, au centre de nos préoccupations, si notre souhait c’est bel et bien de conserver notre environnement pour nous et les générations futures.
Donc si on arrêtait notre propre activité militaire… ça équivaudrait à l'élimination de GES d’émis pour réparer ce qui a été détruit…pas de GES non plus pour déplacer des troupes et de l’équipement militaire…
Pourtant, mon survol des quotidiens du Québec, je n'ai pas vu un seul mot là-dessus…
L’endroit ou on pourrait couper 100% et plus de GES est aussi celui ou on en parle le moins : l’industrie militaire!
Mon soupçon est que, vu l’importance économique de l'industrie militaire sur les profits de nos grandes entreprises… on n’ose pas y toucher.
J’en ai déjà parlé souvent ici, depuis la deuxième guerre mondiale nous vivons au cœur d’une économie de guerre, c’est-à-dire sous l’emprise du complexe militaro-industriel nord américain, qui a tendance comme tout à ses globaliser…
Un rapport sorti en février 2007 dévoilait que le Pentagone est le plus grand consommateur de pétrole au monde… seul 35 pays consomment plus de pétrole… pourtant, c’est basé que sur des données comptant le transport de véhicules et de la maintenance…
On a omis de calculer l’énergie dépensé pour produire les véhicules, construire et défaire des installations militaires, et comme j’ai dit l’énergie dépensé pour reconstruire ce qui a été détruit…
À ça on ajoute des activités connexes comme la NASA et l’industrie nucléaire…
C’est donc 1/10 du PNB des ÉU qui est investi dans l’industrie militaire et ses activités annexes…
Mais mis dans son ensemble, le complexe militaro-industriel aux EU touche à 50% de ses activités économiques… Je n’ai pas le taux pour le Canada, mais disons qu’en voyant avec quel empressement le patronat canadien veut que l’on s’annexe aux ÉU la proportion doit être tout aussi imposante…
Si on fait le calcul… une économie de guerre permanente comme la nôtre, basée sur le modèle capitaliste, doit raccourcir les périodes de temps entre les entrées de revenus, c’est-à-dire entre les guerres.
L’industrie militaire détruira peut-être la planète de deux manières : le nucléaire et maintenant par ses GES qui font déraper le climat.
Raison de plus pour être pacifiste et chercher encore et toujours des moyens de transformer notre économie de guerre permanente à une économie basée sur la paix et l'entraide.
MONSANTO ET SEMENCES
Vous connaissez sûrement l’entreprise Monsanto. La transnationale du biotech qui se fait des amis à travers le monde…
Cette semaine, au bureau européen des brevets à Munich, une vingtaine de groupes environnementalistes poursuivront leur bataille juridique avec Monsanto… concernant le droit aux semences de soya.
Il y a définitivement de sérieuses luttes à remporter dans le secteur agricole, où les transnationales utilisent les brevets pour enlever le droit aux fermiers d’utiliser et de vendre des semences protégées par des brevets.
Eh oui, comme dans le domaine pharmaceutique, on nous dit que les brevets sont là pour faire la promotion de l’innovation.
Au lieu de ça bien on a des géants qui tentent de s’approprier le monopole des semences, aussi bien dire, donc, un monopole sur la production agricole.
Vous pourriez toujours regarder par vous même, mais au lieu de contribuer à la recherche agricole, c’est nouveaux super brevets éliminent la compétition et limite donc la recherche.
Par exemple, le brevet européen no 301,749 qui appartient à Monsanto, un brevet sur toutes formes de graine de soya génétiquement modifiée.
C’est donc un brevet sur une espèce complète… et le soya n'est pas une espèce marginale…
Autre effet néfaste, les fermiers de soya en Argentine directement affecté par le brevet 301,749 car Monsanto utilise son monopole pour empêcher le soya argentin d'entrer dans le territoire européen car on accuse les fermiers argentins d'utiliser des semences Monsanto sans avoir payé des droits à celles-ci...
Au cours de la dernière décennie, Monsanto a avalé des douzaines d'entreprises de semences, et donc du coup, leur brevet aussi... et ainsi est devenu une superpuissance des semences... comptant pour 1/5 de la production totale mondiale.
Le 3 mai, demain en fait, on ira en appel à Munich... les arguments contre Monsanto seront exposés... affirmant que le brevet de Monsanto doit être retiré car il est techniquement inapproprié et moralement inacceptable...
Le pire dans ce débat, c'est l'hypocrisie de Monsanto qui, avant 1996 et son appropriation du brevet sur le soya GM, était farouchement contre l'existence d'un tel brevet qui était entre les mains d'un compétiteur, l'entreprise de biotech Agracetus.
Mais à l'achat d'Agracetus la toune de Monsanto a changé... le brevet lui appartenait et il devenait ainsi merveilleux et parfait!
Demain alors sera la dernière chance de briser le monopole de Monsanto concernant la semence de base de la production agricole mondiale... un échec confirmera que les entreprises pourront à l'avenir utiliser des brevets inacceptables pour monopoliser des marchés, détruire la compétition... et pire encore, menacer la souveraineté alimentaire de peuples entiers...
DROITS FONDAMENTAUX DES TRAVAILLEURS
C'était la fête internationale des travailleurs hier, et si vous êtes un travailleur, bien, bonne fête!
Cette journée appartient à 80% de la population qui se présente tout les jours au boulot pour accomplir une tâche répétitive, souvent dégradante, épuisante, et aliénante...
Le mot aliénant est important ici : il signifie ce qui est contraire au progrès et au bien-être humain.
Et pour 80% de la population, oui, leurs tâches quotidiennes au boulot renversent leur progrès et leur bien-être!
Pour 19% de la population, c'est-à-dire, les coordonateurs de notre économie, les personnes en charge de la gestion, les concepteurs, décideurs... bref ceux qui font surtout du travail conceptuel plutôt que manuel et/ou répétitif... la vie n'est pas la même...
Elle est encore mieux pour le moins de 1% qui possède les moyens de production, les capitalistes...
Et c'est en quête de cette place dans la classe des coordonateurs que les gens qui m'entourent ici sur le campus de l'UdeM consacrent des années d'études et s'endettent...
Les gens de la gauche ne semblent pas comprendre que la lutte des classes commence par la lutte pour des conditions de travail radicalement différentes de celles que l'on a aujourd'hui.
Tout se résume, en fait, aux tâches que l'on accomplit au boulot : chaque emploi est une liste assez bien définie de tâches.
Donc pour 80% de la population, les travailleurs, leur emploi est rempli de tâches quotidiennes aliénantes : qui réduit la confiance en soi, abiment la santé et ne contribue en rien à leur évolution en tant qu'être humain.
Et même si, disons, que les tâches d'un travailleur ne l'abiment pas mentalement, physiquement, moralement, spirituellement, voire intellectuellement, bien on peut être certain que l'emploi d'un travailleur ne fait rien pour améliorer, construire ces éléments là.
Tout le contraire pour les coordonateurs qui, pratiquant quotidiennement des tâches qui leur permettent de gérer, concevoir, contrôler leur milieu de travail, sans oublier la paie qui va avec, bien disons qu'il y a plus de chance d'une certaine évolution humaine pour eux...
Est-ce à dire que les travailleurs ne sont pas brillants? Pas du tout... mais il faut reconnaître la nature aliénante des tâches que l'on réserve pour 80% de la population... Les travailleurs sont considérés comme ayant la même valeur qu'un outil....
Et il est important pour les coordonateurs et les capitalistes, qui veulent une production bien rodée, que les travailleurs prennent leur trou, qu'ils gardent la tête baissée, qu'ils fassent leurs tâches sans trop chialer.
Peut-être qu'il est difficile pour certains auditeurs, surtout les universitaires, de comprendre ce que je dis... et si vous n'avez jamais vraiment œuvrer avec les travailleurs, c'est impossible de saisir vraiment l'aliénation massive qui est dû au fait de remettre toutes les tâches répétitives aux mêmes personnes, pendant que les tâches et les conditions qui émancipent sont remises à un groupe select.
Les véritables progressistes devraient visés la création de lieux de travail où toutes les tâches désirables, qui contribuent à l'évolution cognitive, conceptuelle, soient partagées équitablement.
Même chose pour les tâches merdiques, abrutissantes et dangereuses : chacun devrait équitablement faire sa part.
On a eu l'émancipation des esclaves et des femmes... nous sommes maintenant devant un autre défi tout aussi grand:
La création de lieux de travail où chacun aurait son propre ensemble équilibré de tâches, conceptuelles et manuelle, qui aurait la même qualité d'émancipation et le même taux d'aliénation que les autres membres de la société.... Voilà la vision, l'utopie, qui devrait être au cœur de la lutte de la classe des travailleurs de l'avenir
BANQUE MONDIALE ET WOLFOWITZ
Comme avec le scandale Enron, où on accusait des dirigeants d'entreprise fautifs plutôt que la nature même d'une entreprise transnationale...
Tout le dossier concernant le président de la banque mondial, Paul Wolfowitz, met trop la lumière sur des agissements immoraux du chef plutôt que de voir le défaut dans la nature même de l'institution.
Encore une fois je vais vous citer les extraits d'un article de Naomie Klein qui faut le rappeler en a fait beaucoup pour nous faire comprendre la nature de la globalisation financière depuis la sortie de son essai No Logo.
Donc on accuse Wolfowitz, l'architecte de l'invasion anglo-américaine de l'Irak, maintenant président de la banque mondiale d'avoir donné une grosse augmentation de salaire à sa copine.
Depuis, il a appliqué à lui même la formule de la banque mondiale, pète le budget sur des consultants surpayés et appelle ça de l'aide...
Wolfowitz a donc engagé un avocat vedette et un coach de vie pour l'aider, mais pas question qu'il remette sa démission à la suite de ses actions inappropriées...
Important de dire à quel point Wolfowitz n'est pas responsable à lui seul du déclin de l'image de la banque mondiale
C'était déjà fait lorsque la BM a lancé sa vague de privatisations forcées dans les pays en voie de développements depuis plus de 20 ans, poussant des pays à s'endetter massivement pour des projets d'infrastructures ruineuses et mal adaptés.
En Équateur on risque de s'en foutre du salaire de la bonde à Wolfowitz, car la BM a retenu 100 millions en fonds d'aide car l'État a osé investir une portion des ses revenus de pétrole dans la santé et l'éducation...
Non l'image de la BM est bien ternie avec son passé intime avec la corruption des dirigeants d'État... depuis au moins 40 ans partout où la BM est intervenu, il y a des bureaucrates et des élus qui se sont rempli les poches... aux dépends des citoyens et la BM était parfaitement au courant.
Que ce soit Boris Yeltsine, Augusto Pinochet, ou vous pouvez voir par vous même... un nombre impressionnants de chefs d'États qui ont eu droit à l'aide de la BM on maintenant d'impressionnants compte en banque... pendant que le peuple se tue à rembourser ses dettes.
Naomie Klein affirme que les trois grandes institutions au cœur de la globalisation financière sont maintenant en déroute : OMC qui n'arrive pas à redémarrer les négociations pour une constitution mondiale de la suprématie des investisseurs, le FMI est en faillite et plus personne ne veut faire affaire avec la BM.
Alors non la BM n'est pas cette institution vaillante qui apporte sont aide angélique aux pays en difficulté, dont la réputation est ternie par son président...
Pour les personnes qui regardent de près ses activités, la corruption et l'incompétence de la BM est connue depuis fort longtemps.
02 mai 2007
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