LA LEVÉE 18 NOVEMBRE 2009

1. La révolution de velours : l'anniversaire de la libération des satellites soviétiques
2. Une question d'organisation humaniste : comment les Philippines peuvent empêcher les typhons de tuer autant de personnes
3. Cause à effet dans l'angle mort : les liens entre le libre-échange et les changements climatiques
4. Le permis moral : la consommation verte nous rend égoïstes et avares
5. Le réservoir à sec : l'agence internationale de l'énergie ment sur les réserves globales de pétrole
7. L'avenir du journalisme : pourquoi le 4e pouvoir a besoin du gouvernement pour survivre


RÉVOLUTION DE VELOURS

C'est le moment de célébrer à Prague en ce moment

Afin de marquer ce jour de novembre il y a 20 ans lorsque la révolution de velours a eu lieu

Un moment pour marquer le début de la fin du règne soviétique qui a écrasé les mouvements de réforme en Tchécoslovaquie et ses voisins en Europe de l'est et central

Pour deux décennies, les troupes soviétiques et les politiciens pantins de Moscou étaient en charge

Mais là, en ce novembre 1989 des centaines d'universitaires ont pris les rues du centre-ville de Prague

L'escouade anti-émeute a rentré dans la manifestation pacifique et a vargé dans le tas... ce qui a nourri le feu et un mois de manifestations pacifiques supplémentaires

C'était le début de la révolution de velours qui a ensuite mené à la fin de la domination soviétique

C'était la réalisation d'une libération qui était espérée 20 ans auparavant en 1968

Un mouvement qualifié du printemps de Prague

Au mois d'août 1968 c'était les troupes soviétiques d'URSS qui ont foncé dans le tas

Tuant des douzaines Tchèques d'innocents

Les tanks arrivaient des voisins de la Tchécoslovaquie, les chefs de ces satellites de l'URSS avaient peur que si la rébellion Tchèque était un succès

Ça pourrait inspirer la jeunesse de leurs propres États de faire la même chose

La rébellion écrasée, pour deux décennies ensuite les bureaucrates sans esprits ont dominé la vie publique en Tchécoslovaquie

Ils étaient les dirigeants les plus rigides des satellites, avec à leur tête Gustav Husak, devenu premier ministre en 1968

Un stalinist pure et dure, Husaz a passé vingt ans à chasser des gens qui n'étaient pas assez communiste à son goût

Mais à la fin, Husak et les autres ont succombé aux pressions de la réforme généré par les politiques du glasnost et la prestroika de Gorbachev

Et surtout, sous les pressions générées par la révolution de velours qui a commencé il y a 20 ans un jour froid de novembre à Prague

PHILIPPINES ET TYPHON

Quatre typhons ont frappé les Philippines au cours du dernier mois...

Ketsana et deux autres tempêtes ont coûté la vie à plus de 900 personnes aux Philippines.

Quelque 87 000 habitants, qui avaient fui les intempéries, se trouvaient toujours dans des abris provisoires quand Mirinae a frappé.

Le dernier typhon a entraîné la mort de 20 personnes, la plupart par noyade, dans six provinces des Philippines.

Encore une fois on voit la différence entre un pays organisé comme Cuba qui s'occupe des citoyens lorsque les ouragans frappent le pays...

Et d'autres où on laisse les pauvres à eux-mêmes

Les typhons ont fait d'énormes dommages sur les Philippines

Et ça l'a tout à voir avec les manières d'entreprendre les efforts d'aider les victimes


Mais le bon gouvernement philippins accusent les squatteurs pauvres et leurs mauvaises habitudes


Leurs structures illégales et leurs détritus auraient supposément bloqués les issues naturelles pour l'eau

Il sera nécessaire de relocaliser des centaines de milliers de pauvres urbains des soi-disant zones de danger


Très pratique de mettre tout le blâme sur les pauvres qui vivent sur les marges des rivières et des lacs mêmes s'ils savent que leur cabanes ne tiendront jamais contre des inondations

Quoique les pauvres ne savaient probablement pas à quel point ils étaient en danger devant les typhones de Katsuna et de Parma

Riche ou pauvre, tous vivent à un certain degré d'incertitude, mais ceux qui n'ont pas d'options, on le doute, c'est à l'extrême

Les pauvres vivent, ou plutôt survivent dans des zones dangereuses

Mais ces zones là deviennent dangereuses aux pauvres puisqu'ils manquent de moyens afin d'assurer leur propre sécurité dans ces coins là

C'est que les palais et les maisons de riches tombent moins facilement que les petites cabanes devant les rivières et les lacs qui débordent

Pourtant ce ne sont pas les pauvres qui causent les changements climatiques qui augmentent la force et la fréquences des typhones et des tempêtes tropicales

Non, les pauvres sont les victimes

Ceux qui contribuent le plus aux changements climatiques sont les capitalistes

les propriétaires des industries qui polluent massivement l'atmosphère d'émission de carbone qui causent le réchauffement climatique

Prenons par exemple aux Philippines les dommages causés par les compagnies minières et les développeurs terriens... comme des glissements de terrains pendant des tempêtes

Des dommages qui ont eu lieu parce que le gouvernement ne supervise rien du tout depuis des vagues de déréglementation et de privatisation

Les solutions sont simples pour les Philippines et partout ailleurs dans le monde qui vivent des problèmes semblables

Instaurer un plan d'utilisation coordonné et centralisé d'utilisation des terres

Mettre en oeuvre un plan de maisons sociales qui pourrait abriter des millions de familles de Philippins

Et si les pauvres doivent être relocalisés ça devrait être dans des communautés décentes dans des maisons durables avec des opportunités d'aller chercher une subsistance

Une solution existe à toutes les crises où le peuple s'unit et lutte pour des demandes immédiates en utilisant une vision stratégique de changement social

LIBRE ÉCHANGE

Dans les 10 ans depuis les protestations à Seattle contre l'organisation mondiale du commerce, l'opposition mondiale au libre-échange et à la globalisation financière s'est généralisée

Le public en général a une compréhension bien que sommaire, de comment tout ça fonctionne contre eux

Les entreprises parcourent le monde à la recherche de cheap labour, ce qui aide à baisser les salaires dans les pays développés

toute règlementation qui réduit les profits est détruite ou ignorée

Alors les deux cibles du mouvement altermondialiste ont été le démantèlement de l'OMC et les ententes de libre échange

Et même si ces deux cibles sont atteintes les entreprises transnationales n'arrêteront pas de viser les mêmes politiques contre les travailleurs

Alors on le voit, la ronde de Doha de l'OMC stagne depuis les huit dernières années, et on est encore loin de la signature d'une entente globale de libre-échange

Les nations riches, poussées par leur grandes entreprises, on commencé à pousser pour des ententes bilatérales entre elles et des nations pauvres

Pour gonfler leurs profits, les transnationales ont besoin d'un accès garanti aux marchés, au cheap labour, aux ressources premières

Une fois qu'elles ont capturé ces items à travers une entente de libre-échange bilatérale, les compétiteurs étrangers sont exclus

Du coup, la bataille internationale pour des ressources rares est intensifiée

Et la menace de guerre ou de changement de régime est toujours considéré comme une option lorsque les menaces échouent

Ça devient clair, alors, que le libre-échange n'est rien d'autre qu'une politique permettant aux transnationales de poursuivre leur buts à même un système plus large

Où le capital et les biens se déplacent librement à travers le monde, tout en gardant les travailleurs enfermés à l'intérieur de frontières nationales

Mais pas toutes les ententes de libre-échange qui sont égales...

Par exemple, il y a l'échange équitable, incluant les demandes pour des salaires décents pour tout les travailleurs, partout dans le monde

Et des standards élevés concernant les conditions de travail et la protection de l'environnement...

On en reparle


CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LIBRE ÉCHANGE

Le décompte a commencé pour la conférence de l'ONU sur les changements climatiques qui aura lieu à Copenhague du 7 au 18 décembre prochain

Jamais depuis le sommet de la terre à Rio en 1992 ai-je vu autant de buzz autour d'une réunion mondiale sur l'état de la biosphère


Malheureusement après Rio tous les journalistes sont retournés à la maison et on a oublié la Terre pour un bout de temps... surtout dans les médias

Le Sommet de Copenhague sera on l'espère différent...

On y parlera pas seulement de standards d'émissions de GES, mais surtout de technologies vertes et d'investissement

L'ONU affirme que le monde a besoin d'un investissement de 200G$ afin de combattre les changement climatiques

Ce qui veut dire que l'on attend des investissements des grandes entreprises

On s'attend à ce que les pays développés puissent offrir aux pays en voie de développement entre 90G$ et 140G$ par année pour des technologies propres

Les changements climatiques seront bons pour les affaires finalement


Ce qui m'amène à la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce tenue à Genève du 30 novembre au 2 décembre


Le thème générale le système multilatéral d'échanges commerciaux

Et l'état général de l'économie... vous serrez surpris d'apprendre qu'il n'y aura absolument rien sur les changements climatiques

C'est que les échanges mondiaux ne concernent pas seulement la croissance économique... ça l'a un impact sérieux sur la biosphère

Plus d'échange veut dire plus de transport pour les marchandises, ce qui veut dire brûler plus de pétrole

... et conséquemment, le réchauffement de la planète

Donc les deux grandes rencontres internationales des élus de la planète sont contre productives

Pourtant, personne ne parle du rôle que jouent les échanges commerciaux pour nous amener à un point de non-retour

C'est que tout effort d'entrer les échanges dans les négociations sur les changements climatiques auront un effet sur les intérêts d'entreprises

La Banque mondiale a déjà prédis que si la ronde de Doha abouti ça pourrait générer 291G$ en gains économiques globaux

Mais la Banque omet de dire à quel point le Terre va se réchauffer en conséquence


Déjà 60% des hydrocarbures du monde va aux transports, et 95% des transports sont dépendants des hydrocarbures


Donc lorsque la ronde de Doha sera terminée, on peut être certain que les émissions de GES liées aux transports vont monter en flèche

CONSUMÉRISME ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Des chercheurs ont récemment démontré qu'acheter vert donne une bonne conscience aux consommateurs... ce qui mène à un mauvais comportement concernant l'environnement par la suite


C'est publié dans la revue Nature : les chercheurs appellent ça l'effet de permis...

Des petits gestes verts anodins peut faire en sorte qu'une personne adopte des comportements destructeurs ailleurs

Encore une fois je dois dénoncer la justification morale des actions vertes...


C'est que des petites habitudes qui ne valent pas grand chose pour protéger la biosphère servent plus à donner bonne conscience qu'autre chose


C'est pas vrai que de faire des petites actions locales pousse les gens à vouloir en faire plus pour protéger l'environnement


Les gens prennent plutôt leurs petites actions pour justifier leur manque de volonté à s'engager dans des actions plus engageantes


Y'a beaucoup de problèmes avec la consommation verte, autrement appelé la démocratie par la consommation...


1. Quand on vote par nos achats on joue nécessairement un jeu qui n'est pas démocratique parce qu'il y a des gens qui ont beaucoup plus de votes que d'autres


2. et ceux qui ont le plus de votes sont justement ceux qui sont le moins motivé de changer un système qui les a si bien servi


3. Un changement dans les habitudes de consommation n'a pas beaucoup d'effet à moins que cela soit accompagné par une action du gouvernement...


parce que notre pouvoir vient en agissant comme des citoyens qui demandent du changement politique...


et non pas en agissant en consommateurs


4. Nous sommes tous très bons lorsque vient le temps de se convaincre que nous n'avons pas d'impact sur l'environnement, disons que nous avons une mémoire très sélective


5. C'est certain que nous devons essayer de faire des achats qui font le moins de dommage, sauf qu'il ne faut pas que ces petites décisions nous donne l'impression que fait des choses extraordinaires pour l'environnement


RÉSERVES DE PÉTROLE

Les réserves mondiales de pétroles sont beaucoup beaucoup plus basses que ce qui a été annoncé

En réalité, nous sommes passés le pic pétrolier et la situation concernant le pétrole est bien pire que publiquement admis

Tout ça selon deux sources anonymes de l'AIE, l'agence international de l'énergie

Apparemment l'AIE avait peur de dévoiler les vrais chiffres concernant les réserves... craignant que dire la vérité causerait une panique sur les marchés

Les réserves d'hydrocarbures s'épuisent plus rapidement que l'on voudrait l'admettre... et l'AIE surestime, du moins publiquement, la possibilité de trouver de nouvelles sources

Alors que l'AIE a affirmé que la production mondiale de pétrole pourrait être augmenté de 83 à 105 millions de barils par jour

Beaucoup à même l'organisation croient que maintenir le niveau de production de 90 à 95M par jour serait impossible

Pour éviter une perturbation économique significative par le passage du pic pétrolier, il aurait fallu que l'on prenne un virage loin du pétrole conventionnel il y a au moins 20 moins ans

Donc maintenant ce n'est plus une question de si il y aura un crash économique, mais quand... tout dépend de la vitesse à laquelle on fonce collectivement vers le mur


L'AVENIR DE L'INFORMATION

L'écroulement des médias d'information menace la démocratie au point où les citoyens n'auront pas le choix d'exiger que le gouvernement s'en mêle... sinon c'est la dictature et la corruption qui nous attend

La production et la circulation de nouvelles de qualité et indépendante est la base d'une société démocratique

Et non, Internet ne viendra pas nous sauver, du moins, pas de la manière que ça fonctionne en ce moment

Une récente étude de Goldsmiths Leverhulme Media ResearchCentre en Grande-Bretagne le démontre

Alors que le modèle économique traditionnel d'information s'enfarge et tombe dans l'ère numérique

Les journalistes professionnels sont les premières victimes... ensuite vient les journaux qui tombent en désuétude


Vrai, sur le net et à la TV avec les chaînes d'information 24h, il y a eu une augmentation des sources de nouvelles, incluant les journaux gratuits

Mais cette multiplication est accompagnée d'un déclin de revenus publicitaires et des mises à pied de journalistes


On demande donc à moins en moins de personne de faire plus en plus de travail, de plus en plus rapidement

Ces facteurs se combinent pour avoir un impact très négatif sur le journalisme pour le bien commun et l'intérêt public

Avec moins de journalistes ayant des postes permanent et pas de sécurité d'emploi

Dans cet environnement les journalistes qui reste sont lancés dans la production de nouvelles qui ressemble plus au cannibalisme et le véritable art du journalisme

Alors qu'ils doivent remplir plus d'espace à une plus grande vitesse... ils parlent moins à leurs sources,

ils sont pris à leur bureau à faire du journalisme en copier-coller

Ce qui mène à une homogénéisation du contenu alors que les pressions commerciales obligent les journalistes à se fier non seulement sur les agences de presse, mais sur toutes les forment de collecte d'information peux dispendieuses

Si l'on regarde à quelle vitesse ils doivent travailler, la quantité de travail et le bruit auquel sont exposé les journalistes quotidiennement

Ça devient presque impossible pour les citoyens ordinaires et des sources non élitistes d'établir des contacts avec les journalistes


Un média d'information doit ouvrir assez d'espace pour permettre aux journalistes d'interroger le pouvoir, nourrir le débat public...

Tous les gouvernements qui croient vraiment aux principes de base de la démocratie devraient avoir la volonté de trouver les moyens pour que le 4e pouvoir puisse fonctionner correctement

C'est-à-dire de créer les conditions pour que les médias d'information travaillent pour l'intérêt public plutôt que purement pour les marges de profit

Ignorer ce fait c'est d'accepter qu'on peut se fier sur le marché sur la vitalité de la démocratie

Et on sait tous que les marchés n'ont rien à foutre de la démocratie, au contraire

Lorsque les profits sont menacés, les valeurs démocratiques et l'éthique sont mise de côté assez rapidement

La solution : bien on a de besoin d'un système d'information au-delà du média à profit, subventionné par, mais indépendant de l'État

L'absence de volonté nos gouvernements d'aller dans cette direction là est la preuve irréfutable de leur mépris pour la démocratie