1. Les élections générales en Inde : cinq ans de stabilité politique et une nouvelle génération de leaders à venir...
2. L'offensive militaire dans la vallée du Swat : des milliers de Pakistanais paient les frais d'une absence de paix avec l'Inde
3. Les escadrons de la mort aux Philippines : une autre idée pour réduire la criminalité qui ne fait que l'inverse
4. Mourir pour que les riches puissent jouir : L'exploitation des travailleurs à l'Île du Bonheur aux Émirats Arabes Unies
5. Enfin un bon coup de René Préval en Haïti : l'augmentation du salaire minimum de grains de sésames à des pinottes
6. Dix ans plus tard , les Travaillistes ont rendu les britanniques totalement cyniques envers la classe politique
ELECTIONS INDE
Les résultats de la 15e élection générale en Inde valent la peine d'être commenté sur plusieurs aspects.
L'Alliance progressive unie, mené par le parti du Congrès, a gardé le pouvoir, et même que ça performance a défié beaucoup de prédictions.
Avec plus de 200 sièges remportés par le parti du Congrès, l'Alliance est à quelques sièges court de remporter une majorité absolue pour les 543 sièges au parlement indien.
Ce qui devrait permettre de créer un gouvernement de coalition qui durera les cinq prochaines années, sans cette fois-ci avoir recours à l'aide des petits partis marxistes.
Le parti du Congrès a fait des avances significatives dans le nord de l'Inde... les musulmans et les Hindous des bas fond du système des castes ont pu retrouver leur siège au parlement.
Donc la victoire de l'alliance progressiste unifiée, menée par Sonia Gandhi et le premier ministre Manmohan Singh
est venu malgré la colère et les critiques généralisées à la suite des massacres des attaques contre Mumbai en novembre dernier
Malgré la rhétorique des dirigeants du parti qui reflétait la gronde de la population, la décision de ne pas répliquer envers son voisin le Pakistan était une sage décision...
Et les candidats qui penchaient vers les extrêmes, ou des politiques axées sur leur caste seulement ont payé le prix...
Donc en sommes des élections qui devront plaire à la communauté internationale, surtout les EU et l'Europe...
Ils savent avec qui ils feront affaire au cours des 5 prochaines années.
Manmohan Singh demeure en poste comme premier ministre de l'Inde et Sonia Gandhi travaille derrière la scène pour garder l'Alliance intacte.
On a aussi constaté l'émergence de nouveaux leaders éduqués, dont Rahul Gandhi...
Et une nouvelle génération de dirigeants est nécessaire alors que l'Inde accroît son importance mondiale de semaine en semaine.
Dans une région aussi turbulente où de multiples crises s'entrelacent...
L'Inde s'est sortie de l'élection 2009 préparée pour affronter ses nouveaux défis.
PAIX PAKISTAN INDE
Les opérations de l'armée pakistanaise dans la Vallée du Swat est la plus sérieuse réponse contre les insurgés locaux taliban à avoir lieu au cours des 5 dernières années.
L'échelle de la campagne, et la catastrophe humanitaire qui s'ensuit sont immenses...
En deux semaines, plus de deux millions de civils ont fui la région, allant par dizaines de milliers vivre dans des camps de réfugiés sur des plaines torrides
Quelques 15 000 soldats combattent 5000 taliban cachés dans les montagnes ou dans des villages fortement minées
Les réfugiés, pris entre les lignes de feu des Taliban et l'armée pakistanaise affirment que des douzaines de corps s'empilent dans les champs et dans les canaux...
Et là, la population locale commence a en vouloir aux Talibans... qui historiquement avaient leur appui...
Et dans les camps de réfugiés, ceux qui appuient le plus l'opération militaire sont ceux ayant le plus souffert des Taliban : les femmes éduquées et la classe moyenne urbaine.
Mais parmi la classe pauvre rurale, la vaste majorité, on est encore ambivalent... pour plusieurs, la paix ne viendra que par l'implantation de la sharia, la loi islamique, et seuls les Talibans peuvent y arriver.
Donc à deux reprises au cours des 18 derniers mois, l'armée a sorti les Talibans d'une ville comme Mingora, juste pour les voir revenir...
c'est que le gouvernement pakistanais n'est pas très présent, alors facile pour les Talibans d'installer un système islamique et une milice.
Mais l'armée affirme que cette fois ci est la bonne, elle tiendra le territoire jusqu'au moment où des institutions civiques puissent être en mesure de gouverner.
Sauf que l'armée pakistanaise forte de 150 000 soldats est étendue sur cinq front
Et la seule manière de remporter le combat contre les Talibans seraient d'avoir des renforcements venant des 250 000 soldats stationnés dans l'est en bordure avec l'Inde...
Et ça n'arrivera certainement pas.
Depuis les événements à Mumbaï en novembre dernier, Islamabad et Delhi ont été en guerre froide...
La moitié de l'armée indienne formé d'un million de soldat se tient près de l'armée pakistanaise le long de la ligne d'armistice qui divise le Kashmir... le territoire réclamé par les deux pays depuis leur séparation...
Alors l'adversaire tactique du Pakistan pour le moment c'est le Taliban, mais l'adversaire stratégique demeure l'Inde.
L'armée pakistanaise va donc s'en prendre à ceux qui s'attaque à l'État, comme les Taliban au Swat ou les militants d'al-qaida ailleurs...
Mais n'a pas les ressources ni la volonté d'agir contre les taliban afghans qui ne cherche qu'un endroit d'où lancer ses attaques contre les EU et l'OTAN.
Il y a donc un élément clé dans la résolution des crises qui frappent l'Afghanistan et le Pakistan, et ça c'est la paix entre l'Inde et le Pakistan.
LES ESCADRONS DE LA MORT AUX PHILIPPINES
A quel moment le fait de fermer les yeux sur des massacres devient-il une forme d'encouragement ?
La question est d'actualité aux Philippines.
le pays s'est maintenant départi de la plupart des pratiques utilisées à l'époque de la dictature de Ferdinand Marcos.
Cependant, il a gardé au moins un legs des moments sombres de son histoire :
les exécutions clandestines, des pratiques dangereuses de gouvernance.
Jusqu'à récemment, la plupart des victimes étaient des membres et des activistes des partis de gauche ainsi que des journalistes et des ecclésiastiques sympathisants.
La condamnation par la communauté internationale a poussé le gouvernement à mettre un terme aux exécutions extrajudiciaires.
L'inexistence de poursuites contre les auteurs de ces crimes reste toutefois une source d'inquiétude.
Située au sud de l'île Mindana et troisième grande ville du pays,
Davao est le quartier général d'un escadron de la mort notoire.
des policiers actuellement en service ou d'autres qui ne sont plus dans le corps de même que des autorités locales choisissent leurs cibles et fournissent des armes de poing ou des armes blanches à des voyous sur place.
Enfourchant leur moto sans plaque d'immatriculation, les membres de l'escadron de la mort s'en prennent à leurs victimes en plein jour souvent dans des marchés animés.
Sans cacher leur identité, ils tuent froidement leur victime avant de repartir le plus naturellement du monde tout en sachant que la police informée au préalable de l'assassinat ne serait pas présente sur les lieux,
qu'elle prendra tout son temps pour s'y rendre et se limitera, au meilleur des cas, à une enquête pour la forme.
Les témoins sont trop effrayés pour identifier les membres de l'escadron de la mort par crainte d'être leurs prochaines victimes.
La présidente Gloria Macapagal-Arroyo, qui avait nommé Rodrigo Duterte comme conseiller pour la paix et l'ordre,
n'a commencé à affronter la triste réalité de l'existence des escadrons de la mort que tout dernièrement.
Malheureusement, face à un système judicaire inadéquat, nombreux sont les Philippins qui semblent accepter cette forme de brutalité pour faire face au problème de la criminalité dans leur pays.
Les exécutions sommaires sont à la fois des actes abominables et extrêmement dangereux.
Contrairement aux attentes, l'Escadron de la mort de Davao n'a pas permis de réduire le taux de criminalité.
Dix ans après le début de ses activités,
il a augmenté dix fois plus que la population à Davao.
Cette recrudescence n'est pas surprenante puisque le non-respect de la loi entraîne l'anarchie.
En outre, la police continue d'usurper le rôle de Dieu et d'être tentée de faire d'autres victimes parmi la population.
Les prétendus voyous d'aujourd'hui sont les ennemis politiques ou personnels de demain.
Comme l'a montré l'Amérique latine des années 80,
les activités liées aux escadrons de la mort peuvent non seulement ravager un pays, mais aussi instaurer un climat d'insécurité.
La présidente Gloria Arroyo a fait un premier pas, ce mois-ci,
en ordonnant de faire la lumière sur les [assassinats perpétrés par des milices],
suivie de son influent secrétaire exécutif, Eduardo Ermita, qui a déclaré que la « criminalité est un malaise social qui ne pourra jamais être réglé par des exécutions de ce genre »,
exécutions qu'il a qualifiées d'« illégales » et d'« immorales ».
La question qui se pose maintenant est celle de savoir si le gouvernement philippin donnera suite à ces déclarations fermes,
ouvrira des enquêtes rigoureuses et poursuivra les instigateurs de ces crimes.
ILE DU BONHEUR
Emirats Arabes Unis : Les travailleurs qui construisent « l’Ile du bonheur » sont régulièrement exploités
Des milliers de travailleurs migrants originaires de l'Asie du Sud qui œuvrent à l'aménagement d'une île pour 27 milliards de dollars américains aux Emirats Arabes Unis
sont confrontés à une grave exploitation et à des abus, qui dans certains cas équivalent à du travail forcé
Les agences de recrutement, les entreprises du bâtiment, et les lois répressives sont responsables de ces abus.
si le gouvernement des EAU s'est attaché à améliorer les conditions de logement et à garantir le paiement régulier des salaires ces dernières années,
nombre d'atteintes aux droits du travail demeurent courantes.
Abou Dhabi, capitale des EAU, espère faire de Saadiyat Island (« l'Ile du bonheur ») une destination touristique internationale.
L'île, peu élevée au-dessus du niveau de la mer,
comptera quatre musées et une salle de spectacles conçus par des cabinets d'architecture de renommée mondiale
un cycle d'abus qui laisse les travailleurs migrants lourdement endettés,
mal payés et dans l'impossibilité de défendre leurs droits ou même d'abandonner leurs emplois.
Le gouvernement des EAU et les autorités chargées du développement de l'île de Saadiyat ne se sont pas attaqués aux causes profondes des abus commis contre les travailleurs :
des frais de recrutement illégaux, de fausses promesses de salaires,
et un système de parrainage qui donne pratiquement à l'employeur les pleins pouvoirs sur ses travailleurs.
Afin d'obtenir les visas nécessaires pour travailler dans les EAU,
presque tous les travailleurs que Human Rights Watch a interrogés sur l'île de Saadiyat ont payé des frais importants à des « agences de recrutement » dans leurs pays d'origine,
qui sont engagées pour fournir des travailleurs aux entreprises du bâtiment dans les EAU.
Du fait que ces agences leur ont promis de bonnes conditions d'emploi aux EAU,
de nombreux travailleurs ont vendu leur maison ou leur terre,
ou bien emprunté de l'argent à des taux élevés d'intérêt pour payer les frais d'agence.
les travailleurs endettés -dont beaucoup sont illettrés- doivent signer des contrats avec les entreprises du bâtiment avec des conditions bien pires que celles qu'on leur avait promises chez eux.
Les travailleurs n'ont pratiquement aucun recours contre les agences qui les ont trompés avec de fausses promesses de bons salaires et des frais de recrutement abusifs.
Les lois des EAU interdisent aux agences de faire payer aux travailleurs de tels frais.
Les agences sont censées les faire payer aux entreprises, mais la loi n'est pas appliquée.
Les travailleurs se retrouvent devant le choix d'abandonner leur emploi alors qu'ils doivent encore des milliers de dollars pour les frais de recrutement illégaux,
ou de continuer à travailler dans des conditions qui relèvent de l'exploitation.
Ils se sont plaints pratiquement tous de bas salaires et de soins médicaux médiocres.
Les travailleurs ne peuvent pas non plus réclamer effectivement de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de vie,
puisque les lois des EAU ne protègent pas les droits fondamentaux de former des syndicats, de négocier collectivement ou de faire grève.
Certains travailleurs ont fait état de conditions qui équivalent à du travail forcé :
leur employeur a menacé de leur imposer une lourde amende s'ils essayaient de démissionner avant d'avoir travaillé pendant deux ans,
ce qui les a de fait obliger à rester sur « l'Ile du bonheur »
Les musées et New York University devraient insister pour que leurs partenaires locaux de développement garantissent les droits fondamentaux des travailleurs,
qui devraient inclure au minimum le remboursement des frais de recrutement illégaux,
des contrats officiels dans leur langue maternelle signés avant leur arrivée aux EAU,
et le droit de grève et de négocier collectivement ...
SALAIRE MINIMUM HAITI
On ne peut qu'applaudir la décision de l'administration Préval en Haïti d'augmenter le salaire minimum de 70, 1,75$ à 200 Gourdes, un peu plus de 5$ par jour.
Par contre, l'augmentation a été vivement opposée par le patronat Haïtien.
George Sassine, entre autres, président de l'association des industries d'Haïti a averti que cette augmentation se fait au prix de dizaines de milliers d'emplois.
Il affirme qu'une augmentation similaire au Cambodge a été désastreuse.
Mais on peut bien se demander de quoi parle M. Sassine sachant que l'économie cambodgienne a augmenté de 11% par année depuis l'augmentation du salaire minimum en 2004.
Tout ça parce que les travailleurs, surtout ceux qui gagnent le salaire minimum ont tendance a consommer plus rapidement dans l'économie locale...
Ce qui stimule la production locale et l'emploi en conséquence...
Et donc on s'entend qu'un salaire minimum de 5$, 200 Gourdes par jour ce n'est absolument rien...
Mais des gens comme Georges Sassine s'y oppose car c'est exactement comme ça qu'ils font leur argent : par l'exploitation du travail de leur concitoyens.
Et en termes réels, le salaire minimum de 70 gourdes était en fait plus bas qu'il y a 25 ans.
Rappelons aussi que l'ex président Jean-Bertrand Aristide sorti par deux coup d'État en 1991 et 2004 a rencontré de la vive résistance des industriels lorsqu'en 1995 il a augmenté le salaire minimum de 15 à 36 gourdes par jour
Même chose en 2000 lorsqu'il imposa une nouvelle augmentation à 70 gourdes.
Mais somme toute faut souligner que Haïti demeure une société rurale et agricole et que le besoin le plus urgent est de revoir les fortunes des paysans.
Au cours des 30 dernières années les pressions internationales ont forcé Haïti à réduire ses tarifs et d'ouvrir ses marchés au monde.
Ce qui a poussé les populations rurales à quitter leurs terres et de se rendre dans les bidonvilles urbaines.
Et après avoir satisfait les élites locales et étrangères sur plusieurs fronts, l'administration Préval a enfin eu assez d'espace pour augmenter le salaire minimum... au moins...
C'est quand même une étape positive pour un gouvernement qui a été fortement critiqué aux cours des derniers mois pour ne pas avoir tenu d'élections légitimes au sénat et son incapacité à améliorer sa performance du côté des droits humains fondamentaux.
POLITIQUE BRITANNIQUE
Plus d'une décennie après l'entrée au pouvoir des Travaillistes en Grande-Bretagne, promettant du leadership éthique et de la transparence publique.
Le parti s'apprête à quitter le parlement avec un électorat qui manque plus que jamais de respect pour les politiciens et leur service au public.
Les Travaillistes sont en chute libre, la classe politique au complet est en disgrâce.
Le premier ministre actuel, Gordon Brown pourrait aussi bien couler avec le bateau lors des prochaines élections générales qui devront avoir lieu cette année.
... ce qui pourrait mettre les Conservateurs à nouveau au pouvoir, donc un retour à la droite pour la GB pour peut-être un autre 10 ans.
Et la source de la crise actuelle est le scandale qui a cours concernant des membres du parlement qui réclament à l'État des dépenses qui devraient être privées.
Je vous épargne la liste des dépenses, mais ça part du vulgaire pour aller au vénal, à l'avarice pure et simple.
Un récent sondage du Times de Londres révèle donc un cynisme accru envers l'institution politique... plus de 80% trouve que les dépensent extravagantes démontre à quelle point la classe politique ne pense qu'à elle-même.
Et 4 électeurs sur 5 se fout complètement du fait que l'écrasante majorité des députés affirment que les dépenses ont été permises en dit beaucoup.
Il est étonnant que le scandale qui fera tomber les Travaillistes sont des dépenses frivoles qui coûtent tout au plus quelques millions de livres aux payeurs de taxes...
Alors que le public a été capable de vivre avec une guerre illégale contre l'Iraq qui a coûté des centaines de milliers de vies et des milliards de livres par semaine...
01 juin 2009
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