Élections Israël
C’était le cinquième scrutin en 10 ans pour l’Israël cette semaine et moins des deux-tiers des citoyens se sont déplacés pour voter, la plus basse participation de l’histoire du pays.
On votait donc pour remplir les 120 sièges de la Knesset, le parlement israélien et en regardant à chaud les résultats on serait porté de croire que nous avons assisté à un tournant historique.
Ceux qui étaient portés à croire que la gauche était morte-vivante en Israël et que la droite allait diriger pour l’éternité sont aujourd’hui un peu confondus…
Tous les partis de droite ont recueilli ensemble que 32 sièges, les partis religieux en ont 19.
Avec 51 des 120 sièges à la Knesset, les religieux et la droite ne peuvent plus bloquer unilatéralement les étapes menant à la paix avec les Palestiniens…un précédent.
Mais, fait important, le parti de l’Union national, celui qui s’identifie entièrement avec les colonisateurs des territoires occupés a remporté 9 sièges… à peu près le même nombre que lors de la dernière élection.
Mais il réside quand même un développement inquiétant : la montée du parti d’Avigor Lieberman «Israël notre demeure», une mutation de la droite avec des tendances très nettes au fascisme.
Lieberman appelle à l’expulsion de tous les Arabes – quand même un cinquième de la population d’Israël –il appelle aussi pour l’imposition sans retenue de la loi et l’ordre, la haine intense envers l’ennemi à l’intérieur comme à l’extérieur d’Israël.
Cet homme et son parti ont remporté 12 sièges, soit plus que le Likoud de Netanyahu qui se retrouve avec 11 sièges, en cinquième place.
Malgré la mauvaise surprise de la popularité de ce Le Pen israélien, le parti fondé par Ariel Sharon avant son coma, Kadima qui veut dire «en avant» en Hébreu à quand même remporté l’élection avec 28 sièges…
La recette magique de Kadima semble donc de s’être positionné avec succès au centre de l’échiquier politique, se présentant comme le seul parti capable de régler le conflit avec les Palestiniens…
Reste que Kadima s’attendait à remporter 45 sièges…et doit se contenter de 28…assez pour mener le gouvernement mais insuffisant pour dicter la politique de l’État.
Le Premier ministre Ehud Olmert, lors de son discours suite à sa victoire, à appeler à la paix avec les Palestiniens, demandant à Mahmoud Abbas, le Premier ministre palestinien, de bien vouloir participer au processus de paix.
Mais c’était, comme d’habitude, des mots et une volonté creux et sans fondements, car aucun Palestiniens ne pourra accepter les conditions mises de l’avant par Kadima et Olmert.
***
Les Israéliens ont été aux urnes cette semaine pour au plus faible taux de leur histoire avec, peut-être, l’espoir de mettre fin au conflit avec les Palestiniens une fois pour toute.
Le nouveau parti Kadima promettait justement ça et a remporté l’élection avec 28 sièges sur 120, assez en Israël pour mener le gouvernement…
Déclassant de la sorte les deux partis traditionnels qui s’échangeaient le pouvoir depuis toujours, les travaillistes et le Likoud.
Et Benjamin Natanyahu, le chef du Likoud, a ramené le parti plus près de son idéologie fasciste d’origine en proposant un programme exclusivement militaire pour régler le cas des Palestiniens une fois pour toute.
On peut aussi expliquer la défaite écrasante du Likoud, qui se retrouve en 5e place à la Knesset, à cause des politiques néolibérales qui ont poussé des centaines de milliers d’Israéliens sous le seuil de la pauvreté.
La gauche et le centre on un peu repris sa place en Israël, mais chez les Palestiniens faudra s’attendre au même train-train quotidien :
Du vol de territoire; des punitions collectives, la suite du déni de leurs droits fondamentaux et de fausses promesses de paix venant de l’État d’Israël.
Car, pendant tout ce temps là, la construction de colonie et leur consolidation n’ont jamais cessé.
Selon le groupe israélien Peace Now, 12 000 nouveaux colons juifs se sont installés en Cisjordanie en 2005 et la tendance ce maintien.
Et le mur de la honte, supposé défendre Israël contre la menace terroriste, demeure toujours en construction, cette barrière entourera 48 colonies à l’Est, insérant 171 000 colons en Cisjordanie au sein des nouvelles frontières d’Israël.
Le mur construit dans la partie est de Jérusalem est sensé renforcer l’annexion de cette partie de la ville effectuée en 1967, ce qui consolidera l’installation de 183 800 colons installés là.
La plupart des experts supposent qu’entre 65 et 85 membres de la Knesset sur 120 appuieront le pseudo processus de paix..
En somme, le succès de Kadima vient qu’il propose une solution qui règlera le problème des Palestiniens en annexant des partis importants de son territoire tout en présentant sa solution comme la voie qui mènera à deux États séparés…
Même si, pour l’État palestinien, ça serait la première fois qu’un pays supposément indépendant n’aura aucun pouvoir sur aucune de ses frontières.
Voitures en Inde
Allons en Inde maintenant où le ministre des finances P. Chidambaram a proposé les taxes sur l’achat d’une automobile d’un tiers, de 24% à 16%.
Il espère ainsi que l’industrie automobile du pays profitera de cette occasion pour mettre l’Inde en avance sur les autres pays pour la construction de petits véhicules énergiquement efficients.
Il invite aussi les intérêts étrangers à investir dans l’industrie automobile de l’Inde…
C’est ce que rapporte Girish Mishra, professeur d’économie et journaliste indien réputé :
Cette volonté de développer le secteur automobile de l’Inde ne fera qu’empirer le système de transport public et qu’augmenter la division des classes sociales.
Il se demande pourquoi le gouvernement indien s’embarque dans une politique qui ne servira qu’à assoupir les désirs de luxe et d’individualisme d’une minorité de citoyens.
Encourager la production et l’achat d’automobile ne fera qu’empirer les inégalités sociales, sans oublier l’augmentation du volume du parc automobile…
L’ensemble des besoins supplémentaires crée par une multiplication d’automobiles repousse inévitablement le développement d’autres secteurs socio-économiques dont les besoins sont beaucoup plus criants.
Les voitures sont, dans leur nature même, des biens de luxe inventés pour une minorité de biens-nantis.
C’est que l’auto a des avantages et n’est qu’intéressant que du moment qu’une masse de gens n’en possède pas, un peu comme des villas sur le bord de la mer…ou des condos sur le flanc d’une montagne.
L’automobile est donc, dans sa nature, un produit de consommation anti-démocratique.
Alors une voiture donne des bénéfices notables à une poignée de personne, mais a un lourd coût social..
Les autos coupent l’espace aux cyclistes et aux marcheurs, et j’irais même jusqu’à dire que la publicité et les manufacturiers font en sorte que les chauffeurs conduisent en malade pour se réconforter pour leur place dans le monde, pour qu’ils compensent pour leur manque d’estime de soi.
Et l’augmentation du volume et du débit des automobiles est profondément improductive : y’a des auditeurs qui m’écoutent en ce moment, pris sur la 13, la 15, les long de la métropolitaine…
Cette belle improductivité coûte des sommes immenses en temps et en argent…
Chaque solution amené pour améliorer la fluidité des déplacements a été un échec : c’est qu’il n’y a pas de solutions!
Plus on construit de routes, de viaducs, d’autoroutes payant, plus le trafic augmente, et la paralysie urbaine augmente comme un cancer.
Plus une société achète et produit des voitures, passé un certain point, plus les gens doivent dépenser de l’argent et gaspiller du temps pour se déplacer.
Girish Mishra affirme que jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, les zones urbaines offraient une belle qualité vie, mais qu’aujourd’hui avec l’invasion des véhicules a rendu nos villes si bruyantes, polluées et dangereuses que les riches fuient vers les banlieues…
Tout ça ne se passe pas juste en Inde, mais partout sur Terre et surtout ici, à Montréal où quotidiennement l’île se fait envahir par des centaines de milliers d’autos, par des centaines de milliers de personnes qui jouissent de leur petite liberté sans penser au gouffre de temps et d’argent que leurs déplacements représentent…
NPD ET SYNDICATS
Le syndicat des travailleurs automobiles du Canada a décidé de se désaffilier du Nouveau parti démocratique la semaine dernière… c’était une décision historique et peut-être aussi inévitable.
Surtout que l’aile ontarienne de l’NPD avait voté a expulsé Buzz Hargrove, le président national du syndicat.
Le partenariat vieux de 45 ans vient de se terminer entre le NPD et un des syndicats les plus puissants du pays.
Le NPD a été formé en 1961. C’était une coalition de syndicats en somme, et le but à l’époque était de créer un parti qui travaillerait directement pour les droits des travailleurs.
On croyait pendant toutes ces décennies que sans une représentation directe dans un parti, la lutte ouvrière allait s’enfermer dans la logique des groupes de pression qui veulent juste tirer la couverture sociale de leur côté.
Mais à travers les années cette collaboration entre le NPD et les grands syndicats s’atténuait, plus souvent qu’autrement les ailes provinciales du NPD qui prenaient le pouvoir ne livrait tout simplement pas la marchandise.
Avec cette désaffiliation, on voit que les syndicats adoptent une nouvelle approche à la politique : moins de fidélité envers un parti, et plus de lutte directe pour les droits des travailleurs…
C’est un peu le même phénomène que l’on a vu ici au Québec avec la relation entre les grandes centrales syndicales et le parti québécois.
Peut-être que l’on entre dans une époque où les luttes syndicales seront beaucoup plus efficaces en étant libre de la ligne dure de parti…
Et vice versa, le travail du NPD et du Parti québécois peut gagner en efficacité en étant détaché des grands syndicats.
Alors on verra peut-être le NPD revoir en profondeur la structure, le programme et les fondements du parti, qui, SVP, souhaitons le tous ensemble changeront leur nom … à 45 ans on est loin d’être nouveau… et le parti québécois, tiens, devrait changer de nom aussi!
Je sais qu’ils ne le sont pas, mais avoir un nom comme parti québécois… ça fait un peu facho, non? Imaginez le parti canadien, ou le parti français… avouez ça sonne un peu…en tout les cas...
Alors la décision du TCA revient à dire que les syndicats ne devraient pas donner leur appui inconditionnel à un parti qui ne le représente pas efficacement.
Le NPD se trouve devant le lourd défi de se transformer en un parti viable, national, qui attirera une vaste base électorale dans les deux langues officielles, qui parle et qui travaille pour la classe des travailleurs : tout ça dans le but de remporter une majorité de sièges au parlement et mener le pays vers plus d’équité et de solidarité…
Ça ne sera pas facile, mais ils pourraient peut-être garder leur nom s’ils réussissent, parce que ça serait, en effet, tout à fait nouveau de voir un gouvernement à Ottawa penser aux travailleurs avant les grands intérêts financiers…
Poissons du Sahara
Il n’y a pas juste en Palestine que l’on trouve une population appauvrie et réfugiée, un mur de centaines de kilomètres, un processus de paix qui stagne et une intifada.
Ça se passe aussi dans l’Ouest du Sahara.. Un territoire occupé par le Maroc depuis 1975.
Cette année, les réfugiés Sahara souligneront le 30e anniversaire de l’invasion de leur territoire par le Maroc…
Ils sont réfugiés dans le désert algérien depuis tout ce temps en attendant que la communauté internationale la marchandise et remplisse sa promesse de mener un référendum sur le statut du territoire.
En attendant, l’Union européenne met les touches finales à une entente qui nuira encore plus à l’émancipation du Sahara de l’Ouest…
Une entente vient d’être signé entre l’UE et le Maroc pour l’exploitation de la richesse marine : les stocks de poissons qui se trouvent au large du Sahara de l’ouest.
Le problème c’est que la loi internationale est assez claire au sujet du Sahara de l’ouest depuis 1975, moment où la cour internationale a tranché que le Maroc n’avait aucun droit sur l’ancienne colonie espagnole.
Et même si à l’époque le conseil de sécurité de l’ONU a déploré l’agression du Maroc rien n’a été fait…
Et pour mener la libération, les Saharawi en exil se sont tourné vers le front polisario, qui ont combattu et gagné des parties de leurs territoires.
Au cours des trente dernières années, ils ont développé une société exemplaire, en plein désert…
Polisario a déposé les armes en 1991 avec la promesse de l’ONU qu’un référendum allait être organisé…et même si le conseil de sécurité de l’ONU appuyait cette démarche, le Maroc à bloquer le processus référendaire.
Et la le problème avec cette entente commerciale pour la pêche industrielle, c’est qu’elle ne mentionne pas du tout l’existence du Sahara occidental.
Mais cet oubli était, dans le fond, voulu, puisqu’en ne parlant pas du territoire occupé illégalement, ça permettait au Maroc de donner les eaux des Saharawi à l’Europe.
Juste au large d’El ayun, la capital du Sahara de l’ouest, le Maroc récolte 40% de son stock de poisson.
Alors il est évident que les Saharawi ne verront pas les bénéfices de cette entente…la plupart des travailleurs des pêches sont des colonisateurs marocains.
Les ONG et les politiciens à travers l’Europe tentent maintenant d’empêcher le Maroc et l’UE d’inclure le Sahara de l’ouest dans cette entente…
En ce 30e anniversaire de l’occupation illégale, ça serait un très mauvais poisson d’avril pour les Saharawi de faire comme s’ils n’existaient pas.
Immigration Canada
Je vous avais parlé il y a deux semaines de la politique d’immigration du Canada, surtout concernant la politique très subjective envers les personnes qui demandent le statut de réfugié et qui attendent leur résidence permanente, souvent en vain.
Je vous ai fait part du message du groupe «personne n’est illégal» qui affirme que, vu que la globalisation financière a pratiquement aboli les frontières pour le capital…on devrait faire la même chose pour les personnes.
Vu que les grands investisseurs canadiens profitent de la misère du tiers-monde pour accumuler ses profits, il serait juste et logique pour nous d’ouvrir complètement nos frontières à tous ceux et celles qui voudraient venir vivre ici.
Par exemple, lors de la signature de l’ALÉNA en 1994, le Mexique a été forcé d’abandonné ses subventions envers l’industrie du maïs… pendant ce temps là le maïs américain jouissait toujours de belles subventions de l’État.
Résultat : le maïs des ÉU dans les marchés mexicains était rapidement moins cher que le maïs mexicain.
Plus d’1,5 millions de fermiers du Mexique ont éventuellement perdu leur ferme, ont migré vers le nord pour travailler dans les usines de la zone des maquiladora.
Les gens ne quittent pas leur pays sans raison. On ne se déracine pas facilement…
Tout ça vient d’une série d’article d’Harsha Waloia du site canadien sevenoaksmag.com
La politique d’immigration du Canada se fixe toujours selon les lignes idéologiques de la politique étrangère du gouvernement en place.
Le Canada, s’alignant sur la politique américaine, a été très lent à réagir pour admettre les réfugiés chiliens qui fuyait Pinochet après le coup d’État de 1973.
Mais a été très généreux pour admettre plus de 60 000 réfugiés qui fuyaient les régimes communistes du Laos et du Vietnam jusqu’en 1975.
Ce n’est pas un hasard que pendant qu’on ouvre les frontières aux échanges commerciaux, plus les frontières se ferment pour admettre des personnes que le capital aurait déraciné de leur terroir.
Et ce contrôle de plus en plus sévère et subjectif décidant qui reste et qui quitte notre pays a le sérieux effet secondaire de garantir aux employeurs d’ici un accès à un plus grand bassin de cheap labour.
Le marché dépend de ces dizaines de milliers de travailleurs exploitables : cette notion d’immigrants illégaux a permis d’institutionnaliser une hiérarchie sociale basée sur la classe et l’origine ethnique.
Chaque année des près de 18 000 des Caraïbes et du Mexique viennent travailler dans nos champs pour la saison des récoltes…c’est personnes ont des permis temporaires pour travailler ici et ça fait en sorte qu’on leur paie un salaire de misère…ce qui fait la joie de l’industrie agricole!
Une étude de statistique Canada indique que même après 10 ans au Canada, 1/5e des immigrants ayant des études universitaires travaillent toujours dans des emplois à bas salaire.
Et là avec l’Intégration continentale avec les ÉU : économie et la sécurité, pour défendre la forteresse de l’Amérique du nord, le Canada a adopté en 2001 la loi antiterroriste on peut plus facilement expulser un immigrant ou du moins l’emprisonner sans le charger d’un crime.
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